Histoire de ma mort - Albert Serra - 2013

[Jeremie]

 

Malgré la division critique (même Les Cahiers et Télérama ont trouvé ça chiant, c'est dire ), j'ai quand même voulu tenté cette expérience d'un autre monde, réunissant le siècle des lumières et celui des ténèbres : Dracula et Casanova. Pourquoi pas bon...

Séducteur poudré, grotesque et scatophile (ce qui nous vaut des scènes très élégantes ), Casanova délaisse luxe et littérature pour s'aventurer dans les Carpathes. Dans un petite hameau, il trouve alors le moyen de séduire une ribambelle de jeunes filles face à son serviteur désemparé. Mais un mal étrange rode...

 

On va pas se le cacher, c'est hardcore : 2h30 de contemplations étranges, appelant à la peinture flamande et un métrage qui s’obscurcie davantage au fil de sa progression. Campagne venteuse, charognes, séduction mortifère : la célébration du plaisir et de la vie du maitre des séducteurs tombe à plat face au Comte Dracula, qui ressemble d'ailleurs beaucoup à Raspoutine. J'ai été assez surpris de l'utilisation du numérique, d'abord rebutant, puis conférant un étrange aspect vintage au film, presque autant que de la pellicule. Reste un manque de précision qui donne parfois un côté "cheap"...

La musique est très bien (très belle scène des amants se lassant à la lueur des bougies), il y a une atmosphère dès plus intéressante, mais c'est vraiment trop hermétique (les personnages féminins désincarnés, une dernière partie qui délaisse totalement son personnage principal, la longueur excessive...) pour accomplir totalement son pouvoir de fascination. Public averti quoi...

Modifié le 3 novembre 2013 par Invité

[kevo42]

Albert Serra apparaît très antipathique dans l'interview de So Film : à la fois pédant et bête.

[Jeremie]

Faudrait que je vois ça alors. Pédant, je veux bien le croire