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Tarnation - Jonathan Caouette (2003)


Nicolas

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Tarnation élabore une nouvelle écriture du documentaire.

Ce long métrage est l'autoportrait de Jonathan Caouette, 31 ans, qui dès l'âge de 11 ans, décide de filmer la chronique chaotique de son enfance dans une famille texane.

Avec Tarnation, il nous entraîne dans un tourbillon psychédélique à partir d'instantanés, de films d'amateur Super-8, de messages enregistrés sur répondeur, de journaux intimes vidéo, de ses premiers courts métrages et de bribes de la culture pop des années 80, accompagnés de scènes reconstituées, pour tracer le portrait d'une famille américaine éclatée par de multiples crises mais réunie par la force de l'amour.

 

Exercice de style égocentrique?

Oui c'est clair mais on ne peut pas reprocher à Caouette de tomber dans la complaisance dans la livraison de sa vie en tous cas...

"Tarnation" est un formidable exercice de collage, parfois déroutant dans sa forme, mais toujours fascinant dans son approche.

J'ai eu un peu de mal à me faire au ton donné sur la première demie-heure qu'il faut savoir accepter... tout le monde ne s'y retrouvera pas...

 

On a l'impression d'assister à un exercice d'équilibriste qui raconte une vie pas très intéressante au déploiement pathos sordide, avec ses névroses et ses drames affreux qui dans leur exhibition ramène toujours inconsciemment aux pires heures de la télé-poubelle, qui s'est fait le domaine exclusif du témoignage perso sans fards. Et bien comme quoi c'est une erreur...

 

Le film pose des questions uniques fort passionnantes entre la démarche, le sujet, et le point de vue du réalisateur et prends une tournure vraiment autre passé cette phase d'adaptation.

Toute l'ambiguité de la démarche, je trouve, se résume à cette longue séquence ou Caouette filme sa mère abimée par des années d'electro-choc, totalement laissée à elle même dans sa folie conditionnée par son entourage familial... tout le côté borderline à vif de Caouette nous explose à la figure, dès lors il est impossible de remettre en cause l'intégrité du film que je vois comme une sorte d'accouchement long et douloureux.

Sur la forme c'est le pieds... les amateurs de collage apprécieront... le tout sur du Cocteau Twins, Marianne Faithfull, Bob Dylan...

Mais attention, une oeuvre bouleversante qui secoue drôlement quand même...

 

Vu sur Z2 Malavida.

Quelques bonus : entretien avec Caouette (environ 30') et quelques p'tites conneries genre photos, affiches...

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  • 3 years later...

J'avoue que le film m'a vraiment retourné.

C'est étonnant à quel point l'atmosphère et l'aspect collage underground m'a fait penser à Gummo et le destin de Caouette parfois au film Le livre de Jérémie. Sauf que là, rien mise à part la forme, tient du cinéma. L'exercice est périlleux mais impressionne. Le torrent émotionnel est bien passé en tout cas.

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