Thanks Mr Fincher. Pour le polar urbain nocturne ringo-lam-tsui-hark-tout-ça-quoi je vais y réfléchir. Sinon, voici une autre riviou. Dans la série « Défendons la liberté de création tant qu’on en a encore une », il est temps de parler d’une toute petite initiative discrète et sympathique qui caractérise l’initiative personnelle autorisée par les nouvelles technologies en matière de réalisation. Aquarium, petite anticipation flippante, a été tourné par Frédéric Grousset pour la modique somme – mesdames, messieurs – de 3000 Euros. Naturellement, à ce tarif-là, on aurait du mal à voir émerger Citizen Kane ou Le Cuirassé Potemkine, mais on obtient à tout le moins une proposition sincère et attachante, un vrai désir de faire du cinéma qui relègue les Ghost Rider et leurs budgets pharaoniques aux produits honteux qu’ils sont. Dans Aquarium, on se retrouve en compagnie de 6 personnes qui se réveillent mystérieusement dans une pièce sans issue. Ils découvrent bien vite ce qu’on leur veut (ils devront participer à des jeux enfantins où le perdant sera « éliminé »), mais pas pourquoi ils sont là. Au fur et à mesure que le temps avance et que les corps disparaissent, les tensions montent et les violences s’exacerbent… Ce n’est évidemment pas l’originalité de son propos qui distingue Aquarium – on pense immédiatement à Cube et Saw, qui ont après tout aussi le droit d’être des références - , pas plus que la réalisation ou le jeu de la plupart des acteurs, mais bien l’inventivité et l’énergie qui rythment le projet. Aquarium parvient à combler partiellement ses lacunes quand Frédéric Grousset utilise son énergie et le plaisir évident qu’il a à faire ce film lors de quelques trouvailles dans la narration et la mise en scène. Convaincu de l’intérêt de son projet, le jeune réalisateur a tout mis en boîte en 8 jours avant d’aller courir les distributeurs pour se faire connaître. On imagine aisément le parcours du combattant que cela a représenté, et on est ravi de découvrir le résultat. Remarqué dans plusieurs festivals, Aquarium sort désormais chez un éditeur téméraire et qui a depuis longtemps notre sympathie : il s’agit de BL Films, dont le site web propose le DVD à la vente dès maintenant, avant une sortie dans les bacs le 14 juin. Courageux, décomplexés et fondamentalement honnêtes, toutes ces énergies réunies redonnent enfin un vrai sens à la valeur travail… Cela dit, vu la nature dérangeante et non conformiste du résultat, on n’est pas sûr que ce genre de travail soit apprécié par les adeptes du « Arbeit Macht Frei ». Encore un choix qui nous séduit, et qui devrait vous inciter à entrer au plus vite en possession de cet Aquarium étouffant. Laurent Cuillier Radio HDR – http://www.radiohdr.fr http://www.lareinedelanuit.info Voià, voilà...