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Dino Velvet

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Messages posté(e)s par Dino Velvet

  1. Bien aimé.

     

    J’avais trouvé que la filmographie de Wes Anderson avait accusé une sérieuse baisse de régime avec A bord du Darjeeling Limited, une dégringolade pas franchement rattrapée par Fantastic Mister Fox (mieux que le titre précédent, mais pas franchement bon à mes yeux).

     

    Bref, un réalisateur intéressant (un des rares cinéastes dont on reconnaît immédiatement la patte) le devenait beaucoup moins.

     

    On commençait à sérieusement tourner en rond …

     

    Et puis vint l’œuvre salvatrice : Moonrise Kingdom

     

    Déjà, Anderson passe clairement au niveau supérieur sur le plan technique.

     

    La réalisation et le montage sont nettement plus chiadés que dans ses précédents travaux. Plus dynamiques aussi.

     

    Si le gars réinvente sa mise en scène, il ne renie pas son identité.

     

    On retrouve ici tous les éléments qui font le charme de son cinéma : ses thèmes de prédilection (la frontière ténue entre certains adultes et enfants, la famille, la fuite, …), son goût pour les couleurs chatoyantes et puis surtout sa poésie, cette douce mélancolie caractéristique

     

    A l’arrivée, un bien beau film (peut-être le meilleur de son auteur) avec quelques moments sublimes sur l’enfance (rhaa, cette nuit passée dans un campement sur la plage ! ).

     

    Un côté magique.

  2. Troisième visionnage il y a quelques jours.

     

    Un film que je n’arrive pas à aimer, et pourtant j’essaie

     

    En fait, il y a deux choses qui me gâchent systématiquement le plaisir :

     

    - Les scènes dans lesquelles Will Graham parle tout seul. Non seulement ça ne fonctionne pas, mais en plus ça confine au ridicule

     

    - Une BO datée abominable (excepté, bien sûr, le morceau d’Iron butterfly). Un supplice pour mes oreilles et surtout un score pas raccord avec l’esprit du film.

     

    Sans doute des détails aux yeux de certains mais moi ça me plombe irrémédiablement le visionnage

     

    Et pourtant, le film a ses qualités : une ambiance parfois hypnotique, un Tom Noonan creepy, une réalisation stylée (les plans vidéos du début ont un je-ne-sais-quoi de bien flippant).

     

    Dommage.

     

    En fait, faudrait que je fasse mon propre cut avec une nouvelle bande-son

  3.  

    A force de connaître des déceptions amoureuses, Ruby Weaver (Marisa Tomei) commence à désespérer de ne pas trouver l'homme de sa vie. Jusqu'au jour où elle fait la rencontre de Sam Deed (Vincent D'Onofrio), un nouvel arrivant de Dubuque, en Iowa.C'est le coup de foudre, mais leurs rapports prennent très vite une tournure étrange. Au moment où Ruby semble entrer dans sa première relation "saine", Sam commence à délirer sur un voyageur venu de l'an 2470. Sur les conseils de sa psy (Holland Taylor) et de Gretchen (Nadia Dajani), sa meilleure amie, Ruby devra décider si elle et Sam peuvent envisager le futur ensemble.

     

    Bon petit film

     

    Troisième long d’un réal’ que j’affectionne : Brad Anderson.

     

    En fait, Happy accidents, c’est deux films pour le prix d’un.

     

    D’un côté, une comédie romantique un peu folle, pertinente (une relation amoureuse, c’est toujours une espèce de trip à deux) et portée par deux comédiens en état de grâce (Marisa Tomei et Vincent D’Onofrio n’ont jamais été aussi bons).

     

    De l’autre côté, en filigrane, c’est aussi ...

     

     

    ... une bonne grosse œuvre de SF, un genre abordé ici avec une économie de moyens qui force le respect, sans le moindre effet de manche.

     

    Rarement un univers n’aura été si bien suggéré (niveau de détail assez hallucinant).

     

     

    Un gros boulot d’écriture derrière (Anderson signe aussi le script).

     

    Et puis impossible de ne pas y voir un bel hommage à La jetée.

     

    A l’arrivée, un truc frais, intelligent, touchant et complexe.

     

    Pas mon Anderson préféré (j’aime trop The Machinist pour ça) mais un film sacrément bien foutu

     

    Merci pour le conseil m’sieur Julien

  4. Du bon !

     

    En authentique auteur un brin obsessionnel, Balaguero poursuit l’exploration de ses thématiques de prédilection :

     

    - l’immeuble-univers (A louer aka Para entrar a vivir, Fragile, [REC]),

     

    - les individus uniquement animés par une furieuse envie de faire le mal (La secte sans nom, Darkness),

     

    - l’enfance corrompue (Los sin nombre, Fràgiles, [REC]).

     

    Bref, notre bonhomme continue à creuser, mais sans tomber dans la redite. Chapeau bas.

     

    Et puis Balaguero est toujours un metteur en scène de premier ordre.

     

    La réalisation claque

     

    J’ai adoré les plans montrant César (magnétique Luis Tosar) planqué sous le lit. Ça illustre à merveille son côté « bête à sang froid ».

     

    Sans oublier une putain de séquence au suspense insoutenable (César coincé dans l’appartement). Un niveau de tension hallucinant !

     

    Le film peut paraître plus mainstream que les précédentes œuvres de son auteur mais l’impression est trompeuse pour peu qu’on y regarde de près.

     

    Le pitch est quand même assez tordu (c’est l’histoire d’un type qui pense enfin connaître le bonheur en tourmentant autrui), l’ambiance troublante, le final glaçant.

     

    Moi je l'aime bien ce réal' !

  5. Le père Affleck nous fait son Heat … et il le fait bien !

     

    Un polar carré, efficace, sans gras.

     

    Une mise en scène au cordeau.

     

    Les trois braquages, tendus et parfaitement lisibles, comptent sans doute parmi les meilleurs jamais vus sur un écran

     

    Comme Gone baby gone, The Town se paie aussi le luxe d’un remarquable enracinement social (l’identité bostonienne est bien là).

     

    Un casting royal et une direction d’acteur impeccable.

     

    Mentions spéciales à un Pete Postlethwaite (RIP) terrifiant dans le rôle de Fergie et à un Jeremy Renner décidément doué lorsqu’il s’agit d’incarner les personnages suicidaires (remember Démineurs).

     

    Plus surprenant, Ben Affleck s’en sort bien au niveau du jeu. Plus sobre (exit ses tics agaçants), plus mûr, il convainc dans son rôle de braqueur.

     

    Et puis, cette fois, il a eu la bonne idée de ne pas nous caser Casey

     

    A l’arrivée, c’est réussi même si un chouïa moins dense et moins prégnant que Gone baby gone.

     

    En deux longs-métrages, Ben Affleck (putain, Ben Affleck !) est devenu un réal’ qui compte.

     

    Chapeau mon gars !

  6.  

    Entrez dans les coulisses de la Maison Blanche où l'équipe du Président des Etats-Unis est sur le qui-vive pour gérer les problèmes les plus divers. A l'ordre de tous les jours : intrigues, crises diplomatiques, chantages ...

     

    Pas de topic sur cette excellente série

     

    Je viens d'entamer la saison 3, du coup j'en profite poour rebalancer mes avis sur les deux crus précédents.

     

    Saison 1

     

    Aaron Sorkin.

     

    Un mec capable de d’écrire un script génial sur un sujet pas intéressant (ça donne The social network).

     

    Un type possédant un don inouï pour les dialogues.

     

    Un scénariste dont je me suis promis de découvrir tous les travaux

     

    On commence avec A la maison blanche (The West Wing), série dont il est l’initiateur et sur laquelle il a officié durant plusieurs années.

     

    La première saison m’a laissé sur le cul !

     

    C’est tellement bon que c’est bizarre que ce ne soit pas une production estampillée HBO

     

    Une merveille. Une perle. Une pépite.

     

    Ne mâchons pas les mots : un putain de chef-d’œuvre !

     

    Un show ultra-intelligent d’une finesse absolue.

     

    Un bijou d’écriture (la patte de Sorkin).

     

    Des dialogues archi-ciselés, des personnages d’une justesse rare.

     

    Une direction d’acteurs à tomber (Martin Sheen n’a jamais été aussi bon qu’en Président Bartlet ).

     

    Une série hautement cérébrale et foncièrement humaine qui a le don de nous cueillir avec des moments d’émotion savamment amenés (la discussion entre le Président et un jeune marin pris dans une tempête, l’enterrement du vétéran SDF, la définition « bartletienne » d’un bon Directeur de cabinet, le recrutement du juge Mendoza, etc.).

     

    Un show qui brille aussi par un humour raffiné et bien poilant (C.J. chantant The Jackal, Josh Lyman improvisant un point presse désastreux, …).

     

    Un paquet de moments surpuissants (rhaaa, le passage où l’équipe décide de rompre avec le consensus mou dans l’épisode Let Bartlet be Bartlet ! ).

     

    Jamais chiant malgré le sujet et le fonctionnement en quasi huis-clos.

     

    De l’or en barre. Ni plus ni moins.

     

    C’est juste grandiose

     

    Il va sans dire que j’ai hâte de découvrir la suite

     

    Saison 2

     

    « Cette sensation, elle ne disparaît jamais. »

     

    Cette phrase, prononcée au début de la saison 1 à l’adresse du personnage de Charlie Young (alors nouvellement embauché à la Maison-Blanche), s’applique à merveille à la série The West Wing.

     

    Cette sensation (le « waow ! » lorsque tu découvres la série), elle ne disparaît jamais.

     

    Un art du script hissé jusqu’à ses plus hauts sommets. Une symphonie du dialogue.

     

    A ce niveau-là, ce n’est plus du talent. C’est de la magie

     

    Une intelligence hallucinante doublée d’une impressionnante habileté à frapper au palpitant.

     

    Une belle retenue dans l’émotion, ce qui en décuple paradoxalement l’impact.

     

    La saison 2, un festival de moments intenses à vous foutre les larmes aux yeux : le Président taclant une réac’ à grands coups de citations bibliques, l’accueil surprise de Ainsley Hayes en sous-sol, le couteau offert pour Thanksgiving, Tobby soupçonnant Bartlet d’un lourd secret, la voiture de Madame Landingham, le monologue de Bartlet dans la National Cathedral, …

     

    De jolis moments de rire aussi. Les dindons de C.J., la culotte de Donna, les rencontres foireuses entre Ainsley et le Président et, globalement, des dialogues qui titillent régulièrement les zygomatiques.

     

    Un sens de l’humour exquis et ravageur.

     

    Classe

     

    Cette série est un pur travail d’orfèvre.

     

    Preuve ultime : il y a deux ressorts narratifs …

     

     

    le trouble post-traumatique de Josh et la maladie du Président

     

     

    … qui, ailleurs, auraient été bidons.

     

    Pas ici.

     

    Ici, on est loin de la ficelle narrative opportuniste, du gadget de scénariste éculé.

     

    Ici, ce sont deux éléments employés avec pudeur qui confèrent encore plus d’épaisseur aux personnages et à la série.

     

    Sinon, le casting est toujours éblouissant.

     

    Mention spéciale pour deux seconds rôles : Babish (Oliver Platt, acteur excellent et trop rare !) et Joey Lucas (Marlee Matlin, je t’aime ! ).

     

    Que dire d’autre sinon que le dernier épisode est magique et vibrant d’humanité ?

     

    Le joyau d’une deuxième saison en or massif

     

    Voilou

     

    Merci infiniment de ne rien spoiler sur la suite

  7.  

    Capturé par les forces américaines en Afghanistan, Mohammed est envoyé dans un centre de détention tenu secret. Lors d’un transfert, il réchappe d’un accident et se retrouve en fuite dans une forêt inconnue. Traqué sans relâche par une armée sans existence officielle, Mohammed fera tout pour assurer sa survie.

     

    Un truc qui aurait pu être une espèce de survival ultime

     

    Dégraissé à l’extrême (script réduit à sa plus simple expression), quasiment muet.

     

    Le film de survie dans son acception la plus pure

     

    Parfois (au début), c’est presque ça.

     

    Le hic, c’est que plus on avance, plus ça part en vrille

     

    Ça devient ridicule aux entournures (la scène gollumesque de vol de poisson) et surtout hyper-empesé.

     

    Lourdement symbolique (Gallo qui se nourrit au sein, la conclusion avec le cheval) avec un côté « auteurisant » appuyé à mort.

     

    Au final, c’est devenu un objet calibré pour jurés de festivals et bobos téléramiens

     

    Bref, ça pue

     

    Dommage.

  8. Un Spielberg mineur.

     

    Pas déplaisant à suivre, bien torché, mais assez moyen

     

    En tout cas, le film est old school à mort !

     

    Cheval de guerre a clairement un côté grand classique, âge d’or hollywoodien.

     

    Un constat valable pour le fond (le procédé narratif classique du truc qui passe de main en main) et pour la forme (rhaaa ce final crépusculaire comme on n’en fait plus ! ).

     

    Autant dire qu’on n’était pas prêt de voir un canasson numérique là-dedans (tant mieux !)

     

    Après, le métrage est un poil trop académique et manque de moments marquants.

     

    Je ne retiendrai que deux passages vraiment puissants :

     

    - la scène cauchemardesque du cheval s’enferrant dans les barbelés

     

    - la séquence qui suit (l’absurdité de la guerre dénoncée simplement)

     

    Et puis Spielberg ne nous balance pas la scène de guerre de tranchée ultime (j’attendais un peu ça quelque part …). War Horse ne sera pas le Saving private Ryan du premier conflit mondial.

     

    A l’arrivée, j’ai trouvé l’ensemble convenu, gentillet (ça tient sans doute au matériau de base, un récit à destination des enfants).

     

    Je n’ai pas passé un mauvais moment (Spielby a toujours un sacré talent de conteur) mais j’ai la nette impression que ça aurait pu être mieux.

     

    Il manque un truc

     

    Frustrant.

  9. Le père De La Iglesia retourne au pays et envoie du lourd après le (semi) échec artistique de Crimes à Oxford.

     

    Avec Balada triste, le gaillard nous balance ce qui est sans doute son film le plus ambitieux à ce jour. Rien que ça.

     

    Un truc original, cul, violent et bien barré (le triangle amoureux tordu ! la scène de fuite en forêt ! la transformation physique du personnage principal !).

     

    J’ai adoré le côté imprévisible et faussement bordélique du métrage.

     

    Un film qui part dans tous les sens, mais un réalisateur qui sait parfaitement où il va

     

    Et puis on retrouve la patte de son auteur, que ce soit au niveau du contenu (personnages défigurés, duo comique dysfonctionnel, scènes vertigineuses, etc.) ou dans la forme (De La Iglesia est un réal’ qui pèse, le climax est là pour nous le rappeler avec force).

     

    A noter aussi un générique d’ouverture fabuleux et une BO excellente.

     

    Et puis Balade triste, c’est aussi un cinéaste qui regarde l’histoire de son pays droit dans les yeux.

     

    On saluera au passage les grosses cojones du cinéma de genre espagnol (vous imaginez, vous, un film français avec des clowns barrés sous l’occupation ?).

     

    Un film fou, tragique (la balada est muy triste) et beau

  10. Excellent !

     

    Premier constat : Symbol offre le plaisir d’un truc complètement WTF

     

    Une espèce de Cube version potache avec des quéquettes au mur.

     

    Difficile de ne pas jubiler devant un film qui s’attache, pendant au moins 80 % de sa durée, à nous montrer un Japonais arborant une coupe à la Mireille Mathieu et un pyjama bariolé faire n’importe quoi dans une pièce blanche tapissée de bites d’angelots.

     

    Mais, et c’est là toute la force du film, Symbol possède aussi un vrai contenu

     

    Le métrage va bien au-delà de la simple gaudriole, transcende son côté débile.

     

    Derrière la grosse déconnade : une profondeur inattendue.

     

    Ainsi, et sans prévenir, le film s’achève en acquérant une dimension poético-métaphysique mystérieuse (illustration malicieuse de la théorie du chaos ?) mais puissante.

     

    Autre qualité de la chose : un authentique travail de mise en scène.

     

    Sacrée gageure que de filmer un type tout seul dans une grande salle blanche … et pourtant Matsumoto s’en sort fort bien (les séquences en huis clos sont tout sauf statiques). Plus encore, le réalisateur nippon nous balance quelques scènes visuellement sublimes (la première apparition des angelots, la longue ascension à mains nues) et peut se targuer d’une utilisation intelligente des effets spéciaux (c’est suffisamment rare pour être souligné).

     

    A l’arrivée, un film dense, drôle, bien branlé, jamais chiant et furieusement original.

     

    Il va sans dire que ça ne se refuse pas

  11.  

    Andrew Sheperd, actuel président des Etats-Unis, est un homme jeune, dynamique, et aux idées libérales. Sa vie est irréprochable. Veuf, il s'occupe de sa jeune fille avec beaucoup d'intentions. Andrew va tomber amoureux de Sidney Ellen Wade, ce qui déclenche l'agressivité des médias. Ses adversaires en profitent pour attaquer le président sur sa moralité.

     

    NULabIAGubY

     

    Je poursuis tranquillement mon cycle Aaron Sorkin : The Social Network, The West Wing saison 1, The West Wing saison 2, Le stratège et maintenant Le Président et Miss Wade (The American President).

     

    Dès les premières minutes, on reconnaît la marque de fabrique du bonhomme.

     

    Personnages chiadés. Sens du verbe incroyable (rhaaa, le discours du Président Shepard à son adversaire politique !). Humour intelligent.

     

    La patte Sorkin. Un style raffiné, classe. A la fois cérébral et humain.

     

    Ce travail n'est pas son meilleur, mais, rétrospectivement, on sent un talent qui ne demande qu'à s'affûter

     

    Résultat plaisant, pour peu que l’on arrive à supporter la romance (forcément ?) un poil niaise (personnellement, le reste est tellement bien foutu que ça ne m’a pas plus dérangé que ça …).

     

    Et puis l’un des gros intérêts du truc, c’est son côté archi-matriciel

     

    Avec quatre ans d’avance, Le Président et Miss Wade préfigure à mort The West Wing.

     

    Tout est là, en germe : les persos, les noms, les situations, les lieux, les répliques et même certains acteurs.

     

    Du coup, pour qui a découvert la série avant (c’est mon cas), le visionnage du film est une expérience étrange.

     

    Comme si on voyait le même truc mais dans une dimension parallèle

     

    Bizarre

  12. Bien aimé … enfin je crois

     

    Premier long-métrage de Hitoshi Matsumoto avant l’hallucinant Symbol (j’en parlerai un de ces quatre).

     

    Mélange incongru entre faux documentaire et kaijù eiga avec une alternance entre un quotidien d’une platitude confondante et des séquences de baston godzillesques.

     

    Un film débile, drôle mais aussi très bien construit sans jamais trop en avoir l’air (une caractéristique que l’on retrouvera dans Symbol).

     

    C’est bourré de trucs nawakeques : un mec dans un slibard géant, des créatures débiles (les nuisibles que doit combattre Dai-Nipponjin), un gamin grassouillet qui se fait salement électrocuter les tétons, un final volontairement cheap à se pisser dessus, sans oublier un personnage principal feignant, pleutre, pas malin (il se fait entuber par son agent) et maladroit

    (il tue accidentellement un bébé et un vieux !).

     

     

    Et pourtant, ce n’est pas juste une grosse déconnade japonaise de plus. Il y a un vrai film derrière, des thématiques intéressantes (j’y ai vu une réflexion sur la mort de la tradition au Pays du soleil levant)

     

    Pour finir, le métrage cultive de troublantes analogies avec Troll hunter (sorti trois ans plus tard) : aspect faux documentaire, fonctionnaire sous-payé chargé de zigouiller des monstres géants, etc.

     

    Les différences notables (l’action menée par l’un des personnages-titre est secrète, celle de l’autre est médiatisée ; l’un est un homme normal, l’autre a le pouvoir de devenir géant) ne poussent cependant pas à y voir autre chose qu’une pure coïncidence.

     

    A l’arrivée, un bon truc (c’est agréablement original) même si ça reste clairement en-deçà d’un Symbol

  13. Un bon scénario, qui aurait mérité d'être développé avec plus de profondeur et moins d'action (mais c'est Bay, que voulez-vous ...).

     

    M'enfin, d'un autre côté, c'est fort divertissant comme approche

     

    Début un peu longuet (avant la sortie). D'ailleurs, après, le réal' balance toute l'action qu'il avait du contenir jusqu'alors (sacré Michael, ça lui titillait le gland !).

     

    Sacré casting de seconds couteaux (dont certains trop brièvement à l'écran, je pense surtout à ce gros mastard de Michael Clarke Duncan).

     

    Par contre, c'est proprement scandaleux que Scarlett ne conserve pas sa combi' blanche ultra moulante pendant tout le métrage !

     

    A l'arrivée, j'ai trouvé ça divertissant mais moyen (la faute à ce pitch clairement sous-exploité).

     

    Sûrement le Bay le moins con cela dit !

  14.  

    De la préparation du procès au tribunal, cinq véritables enquêtes criminelles menées tambour battant en plein coeur de Las Vegas.

     

    Remarquable série documentaire chapeautée par les auteurs d’Un coupable idéal et de The staircase.

     

    Justice à Vegas (Sin city law) se pose comme un parfait complément à une autre série : Las Vegas.

     

    La fiction fait place à la réalité, le clinquant au glauque.

     

    Bienvenue dans le versant obscur de la ville (70 000 crimes par an).

     

    C’est parti pour cinq affaires.

     

    Autant de plongées passionnantes au cœur des procès, vus ici du côté des accusés et de leurs avocats (commis d’office pour la plupart).

     

    Le traitement est exemplaire

     

    Clair, haletant et pas manichéen pour deux sous.

     

    La série apparaît comme un festival de perdants du casino de la vie. Presque tous les accusés sont des pauvres. La détresse sociale est palpable.

     

    Le programme est souvent poignant (le flic qui essaie de réprimer ses émotions lorsqu’il relate l’instant où il a découvert une fillette mourante, les moments où Zeus Vega réalise la gravité de son geste) et a le don de nous balancer à la gueule de grands moments d’humanité (le rapprochement entre la famille de la victime et celle de l’accusé dans l’affaire Lozano).

     

    Des sacrés moments de doute aussi. Dans les deux premières affaires, je me serais bien vu parmi les jurés. A partir de la troisième, je n’aurai voulu faire partie du jury pour rien au monde

     

    A noter que le cinquième procès met le doigt sur cette évidence : le pognon change tout (riches, les accusés évitent la détention préventive et peuvent se payer des pointures pour les défendre).

     

    Le contraste est saisissant.

     

    Une série à voir

  15. Comme toujours avec Nolan : j’ai trouvé le film bon mais à des années-lumière de la bombe annoncée.

     

    Y’a pas à dire, le truc est plaisant à voir

     

    La réalisation est chiadée, le production design claque, le casting est royal, la BO est excellente, c’est spectaculaire (mention spéciale à l’explosion dans le stade) et le scénario a de bons atouts dans sa manche

    le côté Robin begins rétrospectif.

     

     

    Et puis il y a LA grande réussite de film : Bane !

     

    Putain, le perso est mortel

     

    Une présence physique et psychologique monstrueuse. Le chaos incarné.

     

    Sans parler de cette putain de cette voix terrifiante qui a affolé mon cerveau reptilien

     

    Cela étant dit, le film a aussi ses défauts, à commencer par les habituelles tares « nolaniennes » : c’est long (il y a quelques bonnes minutes gras) et c’est froid (il manque encore un palpitant au métrage).

     

    Nouveauté : ambitieux, le script n’en est pas moins un peu grossier aux entournures.

     

     

    Une ville prise en otage pendant des mois ?! Des centaines de flics incapables de sortir de sous terre ?! Le coup de la fille d’un ancien méchant qui cherche à venger son papa ?!

     

     

    Le « réalisme » recherché par la franchise en prend un coup …

     

    Autres trucs qui m’on gêné (même si, je répète, j’ai apprécié le film !) :

     

    - de la frustration à gogo

    (les combats Batman / Bane, le soulèvement des flics contre la Ligue des ombres et la mort de Bane m’ont bien déçu)

     

     

    - une Catwoman sans panache

     

    - un changement de format agaçant sur la durée (format plus grand = grosse scène d’action, pour l’effet de surprise on repassera …)

     

    - une fin que l'on subodore longtemps avant

     

    A l’arrivée, je n’ai rien trouvé dans cette nouvelle franchise qui vaille les deux Batman « burtoniens » (Returns en tête bien entendu)

  16. J'avais découvert le film seulement une quinzaine de jours après avoir fini de lire le bouquin

     

    Verdict : un vrai bon travail d’adaptation

     

    On retrouve tout ce qui faisait le sel du livre (ça reste fidèle à l’histoire et au personnage) avec des aménagements pertinents.

     

    Ce n’est pas respectueux du moindre détail (tant mieux quelque part …), mais l’esprit du bouquin est conservé.

     

    Le changement majeur, ce sont les « à-côtés ».

     

    Le bouquin alterne moments dans le canyon et réminiscences des autres exploits sportifs de Ralston.

     

    Dans le livre, on réalise ainsi davantage que le personnage a, plus ou moins consciemment, toujours cherché l’accident (et l’a parfois frôlé de très près … évitant la noyade, la mort dans une avalanche, la chute fatale, etc.). On sent que la mésaventure du canyon est en quelque sorte l’aboutissement d’un parcours jalonné de prises de risque énormes

     

    On cerne également la condition physique (excellente) de Ralston.

     

    Les « digressions » du film, elles, sont moins nombreuses et relèvent plus du délire que du souvenir.

     

    127 heures version Boyle fait le choix de rester davantage chevillé au personnage. On est ainsi plus proche de lui, plus conscient de son calvaire. Et puis on ressent bien la notion de durée interminable.

     

    A l’arrivée, ce changement a clairement ses avantages et inconvénients.

     

    Toujours est-il qu’au final on peut lire le livre d’abord et voir le film ensuite ou faire l’inverse. C’est sans importance tant les approches sont bien tranchées, le contenu différent (même si le squelette est strictement identique).

     

    De toute façon, 127 heures c’est le film anti-spoiler par excellence

     

    En tout cas, Danny Boyle s’avère un excellent choix.

     

    Un filmage trop classique aurait clairement plombé la chose (on parle quand même d’un mec coincé contre un rocher pendant plus d’une heure trente à l’écran), ça semble évident avec le recul.

     

    127 heures le film est à la fois claustro et dynamique, perpétuellement boosté par le style du réalisateur anglais.

     

    C’est truffé de petites trouvailles visuelles sympathiques et Boyle a vraiment le don d’expédier un maximum d’informations de façon rapide et maline (sans en avoir l’air, le début du métrage est un modèle de mise en place).

     

    Je tire aussi mon chapeau à James Franco (méconnaissable ! ). Je n’étais pas très fan de lui jusqu’alors (je le trouve plutôt fadasse dans les Spider-Man) mais là il m’a scotché. Le mec crève l’écran dans un one man show impressionnant. On s’emballe (son ivresse de l’aventure est contagieuse) puis on souffre et on délire avec lui.

     

    Sinon, c’est bien cool de voir le vrai Aron Ralston. J’espérais ça et j’ai été comblé

     

    Une réussite

  17. Enfin vu !

     

    J’ai bien apprécié

     

    Kill list, c’est un peu l’art de faire du neuf avec du vieux, ou comment un improbable mélange des genres va aboutir à un résultat … original.

     

    L’ancrage réaliste du film (clairement hérité du cinéma « social » anglais) est super payant. Wheatley prend son temps pour dépeindre ses personnages (acteurs au poil soit dit en passant) et un quotidien commun. Il a raison, le procédé va s’avérer dévastateur.

     

    J’adore comment cette banalité est progressivement contaminée par la noirceur, la violence et l’étrange.

     

    L’ambiance du film est terrible (gros boulot de mise en scène et de montage).

     

    Les envolées païennes bizarroïdes (The Wicker Man n’est pas loin), voire parfois carrément horrifiques (la formidable séquence dans les tunnels), sont juste mortelles.

     

    Kill list a aussi un côté « contagieux » et réussit l’exploit de susciter un réel malaise.

     

    Une œuvre déstabilisante, troublante, qui explose lors d’un final tétanisant (j’ai anticipé le truc de quelques secondes mais ça m’a quand même bien calmé …).

     

    Clairement un titre que je n’oublierai pas de sitôt

  18. J'avais fait une review du DVD à l'époque de sa sortie, ça donnait ça

     

    Ecrit, produit, réalisé, interprété et monté (ouf !) par Ernesto Diaz Espinoza (dont il s’agit du premier long-métrage), Kiltro se targue d’être le premier film d’arts martiaux chilien.

     

    Le titre se veut aussi un véhicule destiné à promouvoir le talent de sa star : Marko Zaror (qui coproduit la chose). Le pédigrée du monsieur ? Une petite poignée d’obscures séries B / Z (un Z qui veut dire Zaror ?) et l’insigne honneur d’avoir doublé The Rock sur le tournage de Bienvenue dans jungle. Grand machin musculeux à l’œil bovin (son léger strabisme en rajoute une couche), uniquement capable d’alterner deux expressions (endormi / ahuri), Zaror a un tel potentiel de jeu qu’il vous ferait passer Steven Seagal pour le plus talentueux transfuge de l’Actor’s Studio. Athlète confirmé, champion de karaté et de taekwondo, notre action man ferait bien de s’en tenir au ring au lieu de se ridiculiser sous l’objectif des caméras. On ne peut pas être bon partout. Au moins, sa prestation calamiteuse ne jure pas outre mesure dans Kiltro, le niveau d’interprétation général étant tout simplement désastreux (mention spéciale au grand méchant qui passe son temps à froncer les sourcils en gros plan).

     

    Les défauts de Kiltro ne se limitent pas à une distribution jamais convaincante puisque le métrage met un point d’honneur à cumuler toutes les tares possibles. Inventaire non exhaustif. Si une certaine vacuité narrative (il s’agit d’un basique actioner bourrin après tout) était attendue (et tolérable), le film de Diaz Espinoza dépasse largement nos craintes en la matière. C’est simple, le scénario de Kiltro, la Cannon n’en aurait pas donné un kopeck dans les années 80 / 90. Inepte et caricatural (intrigue principale en mode défaite / entraînement / victoire, agrémentée de trames secondaires en mousse), le script enquille situations pétries de clichés, personnages à côté de la plaque (dont le nain Nik Nak, l’un des mentors du héro), clins d’œil empesés et dialogues risibles à s’en souiller le slip. Ce qui frappe, c’est ce constant humour involontaire (la marque des authentiques nanars), cette sensation de visionner une parodie lourdingue non conçue en tant que telle, ce ridicule achevé découlant pourtant d’une démarche purement premier degré.

    Filmé comme un épisode de Plus belle la vie, Kiltro affiche un production design désolant (vive le clinquant et les décors de pacotille) et un cachet résolument Z. Vendus comme des moments brutaux à la Ong bak, les combats fonctionnent sur une logique totalement différente (rien de frontal dans ces affrontements câblés et ces geysers de sang numérique mal incrustés). On songe davantage aux combats de San Ku Kai (ces grands moments martiaux où Ayato affrontait les Stressos) qu’aux prouesses physiques d’un Tony Jaa.

     

    Affichant tous les oripeaux d’un mauvais téléfilm d’action pour solderies DVD et diffusions tardives sur le câble, Kiltro est un navet certifié. A consommer entre potes, franche rigolade assurée.

     

    Depuis, j'ajouterai que :

     

    - A côté, Mirage man est presque regardable

     

    - Marko Zaror est dans Machete kills

     

  19. Que dire de ce film sinon :

     

    Bande nawakesque ultra-flashy.

     

    Mélange bizarroïde entre un aspect plastoc / aseptisé / joyeux et un côté organique / crade / glauque.

     

    Le film va au bout de son délire et reste cohérent par rapport à l'univers qu'il construit.

     

    C'est mauvais (épuisant sur la longueur) mais pas inintéressant

  20. Typiquement le truc qui ne m’aurait pas botté du tout si Jan Kounen n’avait été derrière la caméra.

     

    Mais justement, c’est Kounen, réal’ passionnant dont je ne manquerais une œuvre sous aucun prétexte. La preuve.

     

    Résultat : j’ai bien fait

     

    Le début du film vaut déjà le visionnage à lui seul

     

    Coco Chanel et Igor Stravinsky s’ouvre sur une putain de séquence d’anthologie (la première représentation houleuse du Sacre du Printemps à Paris en 1913).

     

    Un truc de malade qui explose les mirettes

     

    Gros gros morceau en matière de mise en scène et de montage.

     

    Un maelström d’images, de sons, de sensations que Kounen a la bonne idée de faire durer un certain temps.

     

    On n’avait jamais vu un spectacle filmé comme ça. Hallucinant

     

    Si le reste du métrage n’atteindra jamais cette fulgurance virtuose, il n’en sera pas moins de haute volée sur le plan esthétique.

     

    Le film est en fait une sorte de huis clos étrange et étouffant bercé pour une bande-originale à la fois douce et fiévreuse.

     

    J’aime bien le traitement du personnage de Chanel, qui apparaît comme une sorte de mal insidieux, un cancer qui va ronger une famille de l’intérieur. Le vers dans la pomme.

     

    Et puis les deux têtes d’affiche sont en grande forme, ce qui ne gâche rien.

     

    Anna Mouglalis (que je ne peux pas saquer) colle bien à son rôle.

     

    Monsieur Mads Mikkelsen (qui s’exprime en russe et en français) est encore une fois une bête de charisme. Magnétique, il campe à merveille l’artiste totalement habité par son art. C’est normal, c’en est un lui-même

     

    Pour finir, je mentionnerai :

     

    - Un superbe générique d’ouverture (des motifs de tapisserie filmés en mode kaléidoscopique) qui fait habilement le lien avec la passion shamanique du père Kounen.

     

    - Des scènes de sexe très charnelles et extrêmement bien filmées (celle avec le travelling vertical est une tuerie).

     

    A l’arrivée, un bon film, très intéressant au niveau plastique

  21. Passionnant ce tournant dans la carrière de Stuart Gordon

     

    Avec King of the ants, Edmond et maintenant Stuck, le mec est passé de l'horreur "classique" à une espèce d'horreur sociale qui fouille les tréfonds les plus sombres de l'âme humaine.

     

    Stuck, un film très noir dans ses personnages (le pauvre mec au chômedu, fraîchement rabaissé au glorieux rang de SDF qui va, pour couronner le tout, se faire renverser par une bagnole puis séquestrer, coincé en travers du pare-brise dans le garage de la conductrice, une infirmière qui passe ses journées à torcher les vieux et égaie son temps libre avec de l'ecstasy) et ses situations (tout semble voué à aller de mal en pis).

     

    Sujet casse-gueule (tiré d'un fait divers réel assez crapoteux) bien exploité. La tension est maintenue tout du long, ça ne tourne jamais en rond.

     

    Un beau pamphlet sur la lâcheté humaine, l'incapacité de bien des individus à assumer les conséquences de leurs actes.

     

    Au final, c'est moins puissant que Edmond, mais ça reste un film sombre et bien prenant.

     

    Une réussite, y'a pas à tortiller

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