Philadelphia - Jonathan Demme - 1993

[Jeremie]

 

Revu ce classique du film à procès, mais aussi classique tout court, entre le courage du propos, la petite pluie d'Oscars et tutti quanti...

Il faut quand même tirer son chapeau à Demme d'enchaîner un tel film après un Silence des Agneaux déjà bien costaud : c'est ce qui s'appelle la forme...ou le talent surtout

 

On peut parler de film glorieusement académique, ultra 90's (ça fait un choc dès le début de se dire que ça telleeeeemment nineties ) et pourtant il faut avouer que Demme a une sacré patte : on est dans le bain dès le début, avec la très belle intro sur fond de Springsteen qui commence dès l'apparition du logo Tristar Le résultat ? C'est bien, c'est fluide, c'est efficace : un film qui fait progresser les mentalités à sa manière, autant sur le problème de l'homophobie que du Sida ; pour Hollywood, c'est une très belle avancée connaissant son regard houleux sur la communauté quelques années auparavant. Demme reste prudent : aucun bisou homo à l'horizon, pas de climat fiévreux ou de regard racoleur sur le Sida ; qu'importe, on ne peut pas dire que le but de Demme était de faire Les Nuits Fauves à l'américaine, loin de là.

 

Pourtant, malgré la jolie note d'émotion finale, le film évite quand même LA scène pathos obligatoire

on ne verra pas le personnage de Tom Hanks mourir

, ce qui révèle d'une jolie audace pour un mélo de ce type. Au delà ça, la scène sur l'opéra est peut-être un poil lourdaude...on est à mon sens dans une démonstration un peu lourdingue, du lyrisme mal emboité. En tout cas, ça ne fonctionne pas sur moi...contrairement au reste

 

Pour les bisseux, notez qu'on retrouve Roger Corman et Charles Napier dans des petits rôles, comme quoi tout arrive

[Eric]

Corman était déjà dans Le Silence des Agneaux (vu que Demme a démarré chez lui).

J'ai jamais vu ce film, il serait temps que je fasse une tentative.

[DPG]

Plus énormément de souvenirs, mais j'avais bien aimé à l'époque. Émouvant, bien foutu, solidement interprété. Ca reste assez classique, très hollywoodien, mais dans le bon sens du terme. A retenter à l'occasion.