Jump to content

Killing Them Softly - Andrew Dominik, 2012


Kerozene

Recommended Posts

Par le réal de "The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford" un film au casting lourd ( Brad Pitt, Ray Liotta, James Gandolfini, Richard Jenkins, Sam Shepard) dont je n'ai jamais entendu parler (ah bon? C'était à Cannes??)... Mais la BA est bien cool dans son genre...

 

RIUebufLnr4

 

Link to comment
Share on other sites

Je crois que c'est le film que j'ai vu qui se repose le plus sur ses acquis!

 

Le début m'a énormément fait penser aux affranchis, même présentation avec flash-backs et voix-off, et puis Ray Liotta qui joue le même rôle. Ensuite, j'ai beaucoup pensé aux frères Coen, à Tarantino, à Guy Ritchie, comme s'ils faisaient tous ensemble un film sans se fouler, ou comme si Andrew D. se disait "J'ai Brad Pitt, Ray Liotta et James Gandolfini dans un film de gangsters, ce sera donc forcément bien.". On a Brad Pitt qui fait du Brad Pitt (en nul), James Gandolfini qui passe un quart d'heure au resto à nous expliquer qu'il boit, un quart d'heure à l'hôtel à nous expliquer qu'il baise. Des personnages nous sont présentés avec des chansons que les spectateurs adorent alors ça va, et des dialogues méga vides qui racontent rien mais puisque Tarantino le fait, c'est que ça doit forcément marcher. Et pourtant j'ai adoré le début avec un braquage minable de chez minable filmé en temps réel et très immersif. Mais arrive ensuite une scène où un mec se fait tabasser et la caméra se fait, littéralement, à bouger dans tous les sens comme dans Taken 2. Comme il y a une scène de voiture d'une hypnotisante laideur abyssale avec ralentis racoleurs à foison qui feraient passer le pire de Castellari pour le meilleur de Peckinpah.

Et puis surtout c'est violemment mou. 7 personnes se sont cassées de la salle avant la fin et je les comprends parce qu'on s'emmeeeeeeeeeeeeeeeeeerde. Mais bon, c'est que ça doit sûrement revisiter le genre et le transcender bien évidemment, parce que je sens comme une vraie prétention derrière tout ça à se croire bien malin et capable de jouer avec les codes. Tout ça pour nous expliquer que ce qui compte aux USA, c'est le fric.

 

En fait, j'ai eu l'impression de voir une version amateur faite par une bande de potes ados dans leur campagne. Une bande de potes fans d'un Cogan réussi, qui doit exister dans un univers parallèle.

Link to comment
Share on other sites

Juste pour donner un autre son de cloche, j'ai trouvé ça très bien. C'est du polar classieux matiné de social, qui sort des codes du genre avec des personnages qui s'interrogent, dépriment...

Ya un côté fin de civilisation avec une amérique au bord du gouffre (c'est tourné à la Nouvelle-Orléans, non?), des rues désertées, des rades minables, et même une organisation qui rappelle plus celle de Ghost dog que celle du Parrain. J'ai trouvé le parallèle avec la crise financière et les grandes entreprises bien menées, même si pas toujours super subtil.

Le cast très bon, Brad Pitt est un grand.

La scène du meurtre dans la bagnole, on peut trouver ça très poseur, mais pour ma part je l'ai trouvée ultra classe.

"America is not a country. It's a business. Now fucking pay me"

Link to comment
Share on other sites

"America is not a country. It's a business. Now fucking pay me"

 

Je m'excuse par avance mais tu peux pas incarner Tyler Durden et dire ce genre de choses (surtout la fin).

Cogan et Tyler sont deux personnages aussi diamétralement opposés que complémentaires. Chacun a besoin de l'autre pour exister, c'est comme le bien et le mal.

Alors je sais pas s'il a renié ses instincts anarchistes depuis la crise financière qui frappe le monde entier mais quand tu fais des pubs pour Chanel, tu fermes ta gueule.

 

Sinon en ce qui concerne le film, j'ai trouvé ça relativement bon, un mélange entre Scorsese pour la violence stylisée et Tarantino pour la verve des gangsters. Et contrairement à ce que j'ai lu plus haut, les dialogues ne sont pas vides. Ils permettent une identification rapide. Et on peut se rendre compte que la crise frappe tout le monde, y compris les tueurs soucieux de faire flamber les prix même si quelque soit le chef à la tête du pays, le milieu mafieux a toujours de l'avenir et ne périclitera pas.

Link to comment
Share on other sites

"America is not a country. It's a business. Now fucking pay me"

 

Je m'excuse par avance mais tu peux pas incarner Tyler Durden et dire ce genre de choses (surtout la fin).

 

Tu peux! Ca s'appelle être acteur!

 

Personne ne te mets un couteau sous la gorge pour incarner un personnage.

 

C'est soit être acteur, soit ne pas avoir d'idée sur des questions importantes.

Ou alors à l'époque de Fight Club, il avait besoin de fric et tout son discours de l'époque tombe à l'eau du coup...

Link to comment
Share on other sites

Personne ne te mets un couteau sous la gorge pour incarner un personnage.

 

C'est soit être acteur, soit ne pas avoir d'idée sur des questions importantes.

Ou alors à l'époque de Fight Club, il avait besoin de fric et tout son discours de l'époque tombe à l'eau du coup...

 

 

Je n'ai pas vu "Killing Them Softly", donc je ne vais pas juger sur le message du film, mais les acteurs ont aussi le loisir d’interpréter des personnages qui vont à l'opposé de leur positionnement politique ou idéologique. Sinon je doute que Bruno Gans ou Udo Kier auraient un jour eut le "plaisir" d'incarner Hitler. Lorsque tu t'investis dans ce type de film, c'est le message que le film communique que tu défends, pas forcément celui du personnage que tu interprètes.

Link to comment
Share on other sites

D'autant qu'incarner Cogan ne signifie pas qu'il adhère au discours du perso mais (en tant que producteur) sans doute plus à celui du film - et ce dernier ne me semble pas antinomique avec celui du Fincher, bien au contraire (enfin, ça me semble assez évident pour ne pas avoir à l'écrire).

(après, Ganz ou Kier ont peut-être interprété Hitler par pure conviction perso : sait-on jamais)

 

Le film, sinon, je suis un peu d'accord avec ce qui est dit plus haut : classe, chouette b.o., bien filmé (y a pas, Dominik est sacrément doué pour poser une amabiance), bien joué.

Le souci, c'est que le petit "quelque chose" en plus qu'apporte le réalisateur (la vision d'un pays arrivé au stade terminal du capitalisme) n'est pas hyper-finaud, comme en témoignent les incessants discours électoraux qui ponctuent l'intriguent (un ou deux auraient largement suffi).

Et que comme le rythme n'est pas des plus trépidants, on en vient à effectivement trouver, surtout vers la fin, le temps un poil longuet - malgré la relativement courte durée de l'ensemble.

 

De beaux moments donc mais qui, au final, n'empêchent pas un sentiment de "tout ça pour ça ?" de prédominer.

Un peu comme les deux précédentes réalisations de Dominik, en somme...

Link to comment
Share on other sites

×
×
  • Create New...