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Dracula, Prince of Darkness de Terence Fisher (1966)


Fabrice

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Bon, y'a quand même un gros problème avec Dracula. Van Helsing/Cushing a beau se casser le cul à le zigouiller encore et encore, de toute les façons possibles et imaginables, il ne lui vient jamais à l'esprit de récupérer ses cendres et de les balancer à la flotte, histoire de régler le problème définitivement. Non non non, il considère qu'il est déjà bien gentil de le détruire, il va pas en plus se coltiner une urne pleine de cendres jusqu'à la mer la plus proche.

Moi je veux bien, je pense même que je ferais pareil à sa place, mais en attendant le résultat est là. Tous les 10 ans Dracula crève et à chaque fois keskispass ? Des connards de touristes viennent le ressuciter ! Les villageois, l'aubergiste, le curé ont beau leur dire de ne pas voyager la nuit, et de toute façon de surtout, SURTOUT éviter le château, ils n'en ont rien à foutre. Tu penses, des touristes c'est bien plus malin qu'une bande de péquenots !

 

Donc, on est au début de cet épisode. Ca fait 10 ans que Van Helsing a buté Dracula, tout le monde est content mais on continue quand même à stresser un peu. Et qui se pointe dans la région ? Mais oui, quatre touristes qui viennent faire du trekking ! Ils viennent faire un tour dans l'estaminet du coin histoire de se frotter à la faune locale. Pas de problème, ils paient des tournées, tout le monde se marre, jusqu'à l'arrivée d'un moine, le père Sandor. Il entame la conversation, leur demande où ils vont. Et evidemment, ces cons annoncent qu'ils vont à Carlsbad. "Surtout pas Carlsbad !" réplique le moine. Les touristes s'en foutent, ils veuillent y aller absolument, histoire de faire chier le monde. Le moine réplique qu'ils sont cons, c'est leur problème, mais qu'au moins ils évitent le château. "Ouais, c'est ça d'accord".

Vous avez deviné la suite, les cons de touristes prennent la charrette direction Carlsbad, mais le cocher les largue en pleine cambrousse, l'enculé ! Evidemment les cons font moins les malins, jusqu'à ce qu'ils voient arriver directement devant eux une autre charrette sans cocher. Manifestement ça ne les chiffone pas beaucoup, donc ils montent dedans. Hop, les chevaux les emmènent directement ... au château !

Y'a bien une des deux gonzesses qui avance timidement que c'est quand même bizarre mais les autres la traitent de rabat-joie et lui disent de fermer sa sale gueule. Ils rentrent (oui, la porte était ouverte). Trop cool, la table est mise pour quatre ! Ouaiiiissss, c'est tout à fait normal, aussi normal que le fait que les bagages soient déjà rangés dans les chambres !

Ils commencent à becter. Là-dessus arrive le majordome qui ressemble à Lurch en plus flippant, et qui leur explique en substance que son maître est mort depuis 10 ans mais que lui fait perdurer sa réputation d'hospitalité.

OK, no problem, on finit de bouffer et on va tous se pieuter. La nuit tombe ...

 

Je m'arrête là, vous avez tous compris ce qui va se passer ...

 

Oui, bon, les Dracula de la Hammer ne se sont jamais distingués par l'épaisseur de leur scénario, on peut même dire franchement que c'est toujours la même histoire. Encore que là il y a un minimum d'originalité puisque le film fait intervenir des éléments du bouquin original, notamment avec un personnage qui bouffe des mouches et qui rappelle fortement Renfield. On apprécie aussi le fait que le film ne se déroule pas uniquement aux abords du château et nous offre un intermède dans un monastère.

Pas de Peter Cushing dans cet épisode, et un Dracula un peu en retrait. Il ne prononce d'ailleurs pas un mot du film, une idée de Christopher Lee, parait-il pas franchement satisfait des dialogues écrits pour lui. La performance de Lee en est d'autant plus impressionante, renforçant le côté animal de Dracula, contrairement aux épisodes précédents où c'était la noblesse du comte qui ressortait.

On pourrait regretter l'absence de Van Helsing mais le personnage du Père Sandor le remplace avantageusement à mon avis, d'autant qu'il est très bien incarné par Andrew Keir, un habitué de la Hammer qui en fait une espèce d'énergique moine-guerrier pas très orthodoxe.

 

Derrière la caméra c'est encore Terence Fisher qui s'y colle, le meilleur artisan de la Hammer, qui s'y entend pour mettre en valeur les splendides décors du film, et faire baigner le tout dans cette atmosphère si particulière aux films de la firme Anglaise. On peut même repérer un plan du haut de l'escalier du château baignant dans les rouges qui préfigure Suspiria ...

Un mot aussi sur la musique très réussie de James Bernard qui aide bien l'ambiance à se mettre en place (phrase de merde mais j'arrivais pas à la tourner correctement).

 

Donc voilà, un des meilleurs Dracula de la firme, qui nous est proposé par Metropolitan dans un beau scope (ça fera plaisir à Wonder) d'origine (ça fera plaisir à fantomas), avec un mono clair en VO (la VF j'en sais rien et je m'en fous), avec un docu de 25 min sur les films de Dracula de la Hammer, la filmo de Christopher Lee, et une BA du film.

 

 

 

Tu vois allan, j'ai fait un effort !

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Il ne prononce d'ailleurs pas un mot du film, une idée de Christopher Lee, parait-il pas franchement satisfait des dialogues écrits pour lui

 

Contrairement a ce qu'on croit c'est pas vraiment une idée de Christopher Lee, en fait il s'en foutait un peu du personnage de Dracula ce gros cachetonneur repenti.

Dèja il faut savoir que Sir Lee a réclamé beaucoup plus d'argent pour ce second film, donc pour réussir à l'avoir (chose qui s'est faite in extremis) la Hammer l'a embauché à l'heure (tant d'heures de tournages tu gagnes tant d'argent) pour Prince of darkness et pour faire des économies d'argent et de temps sur le tournage, Hinds ne lui a pas écrit de dialogues (oui parce qu'ou sinon répétitions etc., ça fait perdre du temps) du coup la prod appelait CL quand ils avaient besoin de lui pour tel ou tel plan, et ça ,ça le fait tjrs bien marronner à Christopher, en même temps il l'avait bien cherché.

Dixit Lee himself sur le commentaire du dvd AB

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  • 2 months later...

Tu t'es donné du mal, Buraloo 66, mais un (léger) petit reproche tout de même. Je ne sais pas dans quel ordre tu as vu les films de la série "Dracual" de la Hammer, mais les "répétitions" que tu reproches à ce film ne sont pas de son fait, mais plutôt ce qu'on peut reprocher aux épisodes suivants !!! en effet, c'est ici la seconde apparition de Dracula dans la série, donc le coup des cendres, etc. c'est tout beau tout nouveau ici. Mais bon, ce n'est qu'un détail, et n'enlève rien au reste, qui est, comme on dit, "prestement troussé" !

De toute façon, je me souviens avoir vu le film à Bordeaux en 1967 avec Jean-Pierre Bouyxou, on avait "bien aimé" le film, mais on était tout de même déçu par rapport au "Cauchemar", et aux "Maîtresses" - qui demeurent les deux meilleurs, même si le Comte n'apparaît que dans le premier...

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  • 6 years later...

Revu en DVD ce "Dracula" dont je gardais un bon souvenir. Et ça se confirme une fois de plus, le tout étant toujours conforme à l'image que j'avais en tête. Une ambiance typiquement "Hammer", des clichés juste ce qu'il faut, un casting solide, des persos secondaires plutôt cools, des zolis décors, une zique qui colle bien, Fisher qui fait le boulot. Enfin voilà, on sait ce qu'on vient chercher quand on revoit un film comme ça, et on l'a. Et les quelques éléments qui pourraient avoir "un peu" vieilli participent finalement au charme un peu désuet mais si attachant du tout. Un bon film d'hiver !

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