Aller au contenu

MONSIEUR OUINE

Staff ZoneBis
  • Compteur de contenus

    1 403
  • Inscription

  • Dernière visite

Messages posté(e)s par MONSIEUR OUINE

  1. Ridicule à souhait, bêtement outrancier, surenchère débile de violence et de gore

    L'idée de la sœur en cage qu'on découvre à la fin : bordel, y'avait vraiment pas besoin de ça... Même l'idée de faire tuer la prof est complètement stupide, à ce moment là du film, ON A COMPRIS, C'EST BON !! Pas besoin d'en rajouter une couche, puis une autre, pour nous prouver à quel point le père de famille est fucked up... Pffff...

     

     

    Quelques beaux moments de montage, mais qui font surtout regretter l'indigence de tout le reste.

    Dommage, y'avait vraiment matière à faire un film fort, super malsain, mais McKee se perd très vite dans une violence très satisfaite d'elle-même.

    J'aimais pourtant bien l'idée qu'au début, chaque membre de la famille projète ses propres peurs/fantasmes/insatisfaction sur la femme-animale...

    L'idée se perds pourtant en route pour aller vers un final grand guignolesque collant difficilement avec l'idée qu'on se fait d'un tel film...

     

    Gros ratage, pour ma part.

  2. Retrouvé la citation.

    C'est pas exactement ce que ça disait dans mon souvenir, mais ça tape vraiment pas loin :

     

    "Quand on écris, on ne mène pas une petite affaire privée. C'est vraiment l'abomination de la médiocrité littéraire de tous temps qui fait croire aux gens que pour faire un roman il suffit d'avoir une petite affaire privée, sa petite affaire à soi : sa grand-mère qui est morte d'un cancer, ou bien son histoire d'amour à soi, et puis on fait un roman. C'est une honte de penser des trucs comme ça.

    Écrire, c'est se lancer dans une affaire universelle"

    Gilles Deleuze

     

    http://www.youtube.com/watch?v=_v1CkAdgdSw&feature=related

  3. C'est pas la démarche qui me gêne, c'est la manière dont c'est fait.

    Le "Je", le gros égo boursouflé qu'il y a derrière, le "regardez mon histoire et mes problèmes", "On m'a donné quelques millions d'euros pour vous parler de ma petite personne". Le côté autobiographique pathétique, l'aspect personnel incapable de se fondre dans un récit fictionnel plus ample.

     

    Dans son ABCédaire, Gilles Deleuze dit à un moment un truc très juste à ce propos. Je me rappelle plus des termes exacts, je ne retrouve plus la citation, mais il dit que c'est une erreur de penser qu'on peux édifier quoi que ce soit de solide artistiquement sur sa "petite tragédie personnelle" (il parlait de littérature, mais c'est aisément transposable au cinéma).

     

    Je me penche ce week-end sur les films de la sœur de Maïwenn, Isild, j'ai plutôt un bon àpriori pour le coups. Peut-être parce que Chris Marker n'est jamais sorti de son légendaire silence pour parler d'un film de Maïwenn...

  4. Hadewijch est le film le plus bavard de Dumont.

    Probablement son plus démonstratif et discursif. C'est là son point faible, même si je n'ai pas été indifférent au propos.

    Hors Satan, en revanche, est probablement son film le plus laconique.

    Son plus """fantastique""", aussi (grosses guillemets, hein)

  5. Peut-être faut-il voir dans DRIVE un intentionnel chant du cygne, un film sur la fin d'un certain cinéma d'action américain, puisque toutes les figures présentes (le héros solitaire, le mafieux, le vieux compère, la petite frappe, le petite meuf à secourir) y sont désincarnées, vidées de leur substance, épuisées, neurasthéniques, et qu'il ne reste plus qu'une extrême stylisation de la mise en scène qui tourne un peu à vide.

     

    Après des semaines de réflexion, je m'en tiens à cette interprétation.

    Et cette lecture me rends le film d'autant plus sympathique.

  6.  

    En bord de Manche, sur la Côte d'Opale, près d'un hameau, de ses dunes et ses marais, demeure un gars étrange qui vivote, braconne, prie et fait des feux. Un vagabond venu de nulle part qui, dans un même souffle, chasse le mal d’un village hanté par le démon et met le monde hors Satan.

     

    Ce que le cinéma de Dumont gagne en métaphysique, il le perd en intensité. Ce qui était autrefois suggéré (la grâce, la possibilité d'une rédemption dans La Vie De Jésus, par exemple) passe aujourd'hui le stade du "représenté", à travers l'intrusion de motifs parfois un peu balourds.

    Pour autant, Hors Satan est loin d'être un mauvais film, on est à la fois en terrain connu, tout en avançant dans des zones un peu nouvelles chez Dumont (questionnement sur la foi depuis Hadewijch, mais dénué de ses oripeaux religieux).

    On en sort en se disant que c'est un Dumont bien mineur. Et puis on se surprends à y penser pendant 3 jours.

    Une magnifique adaptation d'un livre que Bernanos n'aurait jamais écrit.

  7. J'ai adoré du début à la fin. Deux petites réserves cependant :

     

    -la course poursuite du début : c'était très bien mais tout filmé de l'intérieur j'ai pas trouvé ça super impressionnant

    Du point de vue de la mise en scène, c'est voulu (et c'est très réussi) :

    (Je crois que) ces plans sont justement faits pour évoquer les jeux vidéos de poursuites de voiture, où on est à la place du conducteur, avec la musique à la Wipe Out. Le héros joue à semer les flics, légèrement, naïvement, presque sans frissons, il aborde son existence comme un jeu grandeur nature. Sa position dans l'industrie du cinéma confirme cette idée : il est un manufacturier du faux pour le compte d'une industrie qui fabrique de l'apparence (Los Angeles, quoi !)

     

    Je pense que le film raconte justement ça : comment ce personnage ayant un rapport plutôt virtuel, distant avec le monde, se retrouve un jour confronté à la violence du Réel.

  8. c'est vrai c'est sympa mais la morale à papa à la fin de chaque épisode me gave un peu, surtout vu comment s'est amené en douce, en cynique genre "matez moi ces beaufs la gueule qu'ils ont mais on les aime bien quand même ces beaufs ils sont braves ces beaufs"

    Je ne trouve pas que la série prends les personnages de haut, bien au contraire, y'a beaucoup de tendresse à leur égard, on est jamais dans les plans "cynisme à deux balles", j'aime bien.

  9. Moi, les comédies US, en général :

    J'adore le début, et les 30 dernières minutes m'emmerdent.

    Là c'est tout le contraire, le début m'a ennuyé mais la dernière moitie du film m'a emporté.

    C'est pas transcendant, ni imparable, ni même réussi, mais c'est juste frais, pas moralisateur, gentillet, simple (même si, bon, dans la vie, on le sait, les filles préfèrent toujours sortir avec le beau connard qu'avec le pas beau au grand cœur)

  10. Déjà ça s'appelle Drive mais des poursuite en bagnole y en a pas des masses par contre :

    - De la violence ultra bourine qui fait mal et qui donne le sourire y a

    Y'a une scène qui m'a choqué mais dont la violence est relativement justifiée

    (celle dans l'ascenseur)

    . Pour les autres, je trouve que le film n'avait pas toujours besoin de ça. Je suis un peu déçu que Refn ait sacrifié son film sur l'autel de la violence gratuite

    (la tuerie à coups de fourchette, entre autre)

     

     

    A part cette menue faiblesse, j'ai trouvé ce film assez bestial, c'est calotte sur ta bouche, un des meilleurs film vu ces dernières années. À la fois tendu et super éthéré, c'est une succession de scènes toutes plus réussies les unes que les autres (Refn filme l'amour naissant avec une économie de moyen à tomber par terre), d'une cohérence abusée, un casting béton, et cerise sur le gâteau : Drive est un hommage à mon film de Friedkin préféré (To live and die in L.A. - mais contrairement à Tarantino, c'est fait avec intelligence).

  11. Après une discussion avec Canard, j'aimerais revenir sur un point :

     

    - Avec le recul, je trouve que le film hésite vraiment entre un "cinéma à phrases cultes" (un peu vain à mon sens) et une forme plus purement figurative. On est vraiment entre le naturalisme à la Dumont et les comédies franco-belges qui privilégient toujours le "bon mot" à la bonne scène, sans que jamais ces deux aspects ne fusionnent. On sent deux formes qui tentent de cohabiter mais qui donnent au final un truc un peu bancal.

     

    Mes passages préférés du film sont des moments non-narratifs : les plans qui fixent les paysages au début, les scènes avec la gamine neurasthénique, la scène de fin dans le ballon. Dès que ça cause, pour moi ça ne fonctionne plus trop (à quelques répliques près).

    Je reste donc curieux de voir ce que Gavras va faire par la suite, en espérant qu'il aille dans une direction moins "dialoguée".

  12. Ce film c'est un peu LA VIE DE JESUS réalisé par le mec qui a fait DIKKENEK.

     

    J'ai trouvé que les personnages n'avaient aucune consistance, pas plus que le "cadre social" dans lequel le film s'inscrit, Cassel est vite agaçant, l'histoire est assez mal écrite (les mecs font conneries sur conneries et ne se frottent jamais à aucune autorité, ça fait mal au réalisme du film, surtout dans un pays de condés comme en France), tout le monde dans l'équipe semble en roue libre totale.

     

    Néanmoins, y'a bien quelques beaux moments, des scènes super drôles, un plan par ci par là, une fin assez belle et tragique. Le dernier plan qui nous réconcilie un peu avec l'absurdité de leur quête.

    Un peu facile quand même comme procédé d'empiler les "scènes cultes" à base de trucs surréalistes et de dialogues WTF...

     

    Bref, un film de petit malin un peu foireux mais avec quelques rares pépites au milieu...

×
×
  • Créer...