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Soleil Vert - Richard Fleischer - 1973


tomtom

Messages recommandés

Sans aucun doute un des meilleurs films d'anticipation de tous le temps. Un des plus pessimiste aussi.

 

 

« Ils nous élèveront bientôt, et ils nous abattront comme des bêtes de boucherie »

 

 

Œuvre prophétique pour certains, chef d’œuvre de science-fiction pour d’autres, SOLEIL VERT est un sommet du cinéma d’anticipation couronné du Grand Prix au Festival d’Avoriaz du Film Fantastique en 1974.

 

 

 

Après VINGT MILLE LIEUES SOUS LES MERS et le célèbre VOYAGE FANTASTIQUE, le réalisateur Richard Fleischer apporte, avec SOLEIL VERT, une nouvelle pierre au cinéma fantastique. Versant « adulte » et pessimiste du cinéma de science-fiction, SOLEIL VERT est une adaptation du roman « Make Room ! Make Room ! » de l’écrivain anglais Harry Harrison. Après un générique présentant les avancées technologiques du 20e siècle – et ses effets dévastateurs – le film présente un monde futur où la nature, les arbres et les animaux, ont disparu de la surface du globe. Où les grandes mégapoles suffoquent sous le poids de la surpopulation et de la pollution. Et où, à elle seule, la ville de New York héberge 40 millions d’habitants, dont la plupart se nourrissent d’aliments industriels à base de plancton, fabriqués par la société « Soylent ». C’est donc dans cet univers de chaos ambiant et de misère profonde que Richard Fleischer met en scène l’enquête que mène le détective Robert Thorn (Charlton Heston) afin de faire la lumière sur un meurtre d’apparence crapuleuse. Une investigation qui va le confronter à l’innommable, à l'impensable…

 

 

Culte parmi les cultes, il s’est imposé comme un vrai brûlot politique teinté de pessimisme. Car, soyons honnêtes, sous couvert d’une enquête policière à suspens, le film de Fleischer brille surtout par sa mise en garde sévère à l’encontre de la modernité, et de la voracité que l’Homme exerce sur sa planète. Ainsi, à grands renforts de décors saisissants et d’une photographie ingénieuse (les couleurs des villes sont étonnamment « passées »), SOLEIL VERT s’attarde à décrire les conséquences du réchauffement de la planète et son interaction sur la faune et la flore : ces dernières ayant quasiment disparu de la terre. Idem en ce qui concerne la pollution, New York étant constamment noyée dans une brume aux reflets verdâtre et jaune dans laquelle se débat une démographie devenue incontrôlable. Une surpopulation dont la majorité vit dans une pauvreté inouïe (la scène des corps dormants dans les couloirs des immeubles fait vraiment froid dans le dos) et se nourrit exclusivement d’aliments synthétiques appelés « Soleil rouge », « Soleil jaune » et « Soleil vert ». À ce tableau noir, Fleischer y ajoute une réflexion sur la condition des femmes, celles-ci étant, dans le film, du simple « mobilier ».

 

 

 

Fleischer est l’un des rares réalisateurs hollywoodiens dont la filmographie suffit à imposer le respect. Ainsi, bien avant d’envoyer Charlton Heston dans le futur glauque de SOLEIL VERT, Fleischer se fait un nom en signant la très célèbre adaptation du pavé de Jules Vernes, 20 000 LIEUES SOUS LES MERS avec Kirk Douglas. Au milieu des années 60, sa maîtrise filmique et la rigueur de sa mise en scène, font de Richard Fleischer un des cinéastes les plus couru d’Hollywood. À son actif, le cultissime VOYAGE FANTASTIQUE dans lequel une équipe de scientifiques est miniaturisée puis envoyée dans le corps d’un être humain, DOCTEUR DOOLITLE, qui inspira les récents remakes avec Eddie Murphy, L’ÉTRANGLEUR DE BOSTON et L’ÉTRANGLEUR DE RILLINGTON PLACE, deux thrillers d’une rare intensité, LES FLICS NE DORMENT PAS LA NUIT, chronique caustique sur le métier de flic et enfin CONAN LE DESTRUCTEUR et KALIDOR. Deux fleurons du cinéma d’héroïc-fantasy. Avec SOLEIL VERT, qu’il réalise en 1973, Fleischer remporte le grand prix du Festival D’Avoriaz en 1974.

 

 

On ne présente plus Charlton Heston. Ses rôles dans les superproductions hollywoodiennes des années 50 et 60 que sont BEN-HUR, LES DIXCOMMANDEMENTS, LES BOUCANIERS ou encore LE CID, l’ont placé au pinacle de la gloire. Dans les années 60, il continue son ascension avec LES 55 JOURS DE PEKIN et le western de Sam Peckimpah MAJOR DUNDEE. Mais c’est en 1968 que Charlton Heston montre son amour du cinéma de genre, notamment de science-fiction, en acceptant le rôle de l’astronaute Taylor dans le célèbre LA PLANÈTE DES SINGES. En 1971, il renoue avec le cinéma fantastique en interprétant le rôle-titre du film LE SURVIVANT. Deux ans plus tard, il secoue le public grâce à son interprétation du policier Robert Thorn dans SOLEIL VERT. Un inspecteur de police qui tente de survivre dans un monde en pleine déliquescence. À ses côtés, le vieux Sol Roth, ex-bibliothécaire et mémoire vivante de « l’ancien monde ». ce personnage, à qui le réalisateur Richard Fleischer réserve l’une des plus belles scènes du film (celle de l’euthanasie), est interprété par l’immense acteur hollywoodien Edward G. Robinson. Lequel, qui signe ici son 101 film, est malheureusement décédé d’un cancer avant la projection du film au public.

 

 

 

Au-delà de sa vision alarmiste (quoique…) de notre futur, SOLEIL VERT est aussi un formidable thriller. Une enquête palpitante dont les multiples rebondissements sont autant de révélations qui mènent vers un final époustouflant d’angoisse. Fleischer dose son film de quelques séquences anthologiques. Qui peut oublier la brutalité des pelleteuses ramassant des émeutiers ? Ou encore la mort volontaire de Sol Roth au « foyer » sur fond de musique classique et d’images d’une nature longtemps disparue ? Sans parler de l’horrible découverte de Thorn, lorsqu’il arrive à l’usine « Soylent ». Autant de séquences chocs qui sont inscrites depuis longtemps dans les annales du Septième Art.

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à l'aise que t'es une folle

 

 

 

T'AS BOSSER 800 HEURES POUR LE FUN !!

 

 

mouhahahhahahahaahahahahaha

 

 

 

pardon

 

Bizarre notion du fun!!

Bon, cessons de ce pas cette conversation incompréhensible pour le commmun des mortels! Et revenons au sujet du thread... Hostel!!!

 

Nan, j'déconne!!:

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  • 3 years later...
  • 2 weeks later...
  • 3 years later...

Ca tient toujours aussi bien la route, presque quarante ans après sa réalisation.

 

Tellement, en fait, que je me sentais comme un vieux con en le matant, ne pouvant m'empêcher de me dire qu'on ne faisait plus des produits comme ça (enfin si, mais à l'époque, ça représentait le mainstream) : un film qui prend son temps, des protagonistes pas forcément lisses et aimables, un ensemble qui progresse sans avoir besoin de surligner dix fois chaque action ou d'en rajouter dans l'inutilement spectaculaire...

 

Même que je frémissais d'horreur en imaginant un remake avec Will Smith en héros qui sauve la planète (puisqu'un vrai happy-end serait cette fois-ci de rigueur).

J'aime bien parfois me faire peur...

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  • 4 months later...
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