[Légers spoilers] Un bon divertissement pour ceux qui ont apprécié le premier, meme si justement, ayant vu le premier, on risque de trouver cela un brin répétitif. Néanmoins celui ci est bien mieux rythmé, les deux heures passent super vite et les touches d'humour bienvenues pour faire passer la pilule (mais la fin "Scary Movie" pour les fans de Riley, s'il y en a d'autres que moi, c'était pas obligé les gars). C'est généreux en décors monumentaux, certaines idées sont "énaurmes" (le coup du radar !) et même si certains personnages manquent d'ampleur (principalement le méchant qui, évitant la caricature en proposant un personnage "humain", devient carrément fade tout en étant aussi con que Sean Bean dans le premier.), d'autres ont un développement assez intéressant comme le couple de soixantenaires Jon Voight / Helen Mirren. C'est à signaler dans une période où la moyenne d'âge des blockbusters dépasse rarement la trentaine. Les dialogues ne sont pas tous réussis (ceux des disputes Voight / Mirren et Cage / Kruger sonnent faux en voulant à tout prix être amusants. Un dialogue improbable où Benjamin se met un policier français dans la poche en récitant AVEC LUI du Montesquieu !) mais certains sont bien trouvés ("C'est la bonne porte" ou bien "Je vais enlever le président des Etats-Unis" avec cet air de basset artésien propre à Cage). Comme dans le premier, les héros ont constamment une longueur d'avance et la structure Point A - résolution énigme - poursuite - Point B que l'on retrouve durant une bonne heure et demie donne un rythme soutenu et efficace à une aventure prenante à défaut de nous scotcher franchement à notre siège. A ce titre, la scène de la Maison Blanche est symptomatique du parti-pris "décomplexé" du film qui le desserre dans ces moments là, comme un renoncement vers la facilité. On nous promet l"infiltration à la Maison Blanche, on se retrouve devant du Feydaut (Ciel, ma boucle d'oreille !). Pareillement, on nous promet l'enlèvement du président des USA, bref la scène du siècle comparé au vol de la Déclaration d'Indépendance. Résultat : Benjamin va voir son nouveau copain le président à l'occasion d'une réception, ce dernier tout content d'accompagner Benjamin dans un tunnel secret comme deux gamins prêts à s'introduire dans une bicoque abandonnée de nuit. Benjamin referme l'entrée secrète et s'isole avec le président. Ils discutent, le président comprend que Benjamin est un bon bougre et lui file le code pour retrouver le livre des secrets présidentiels ! Par contre, la poursuite dans les rues de Londres a de la gueule et la fin dans la cité de l'or a la bonne idée de reprendre le concept de la balance dans le vide (repris d'un court-métrage animé crédité au générique d'ailleurs). Bref un film dont on oublie les défauts pour se concentrer sur ce qu'il est et pas ce qu'on aurait voulu qu'il soit, c'est-à-dire plein de joyeuse naïveté, qui n'est pas sans rappeler les divertissements familiaux des années 80, pour peu que l'on soit friand de ce style. Dans une période où les blockbusters doivent à tout prix être réalistes (La Mémoire dans la Peau, réaliste, oui oui bien-sûr) et justifier le moindre poil de cul dont l'intêret dépasse rarement le stade de l'exercice de style (Batman Begins), voilà un film rafraîchissant dont l'histoire (amusante et plutôt cohérente à défaut d'être crédible), sous ses airs de Da Vinci Code tout public donne envie de s'intéresser un peu plus à l'Histoire, la vraie.