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Le ruban blanc - Michael Haneke - 2009


Jeremie

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Ah ben cette fameuse palme d'or, clichée me dira t-on car suivant finalement un cours logique : oeuvre austère & intello + réalisation déjà primé + éventuel copinage (Isabelle ? Youhouuuuu !)

Ben fallait bien voir ça alors.

 

Bon ben perso, Haneke ça passe ou ça casse chez moi : reste que j'apprécie beaucoup l'alliance de son austérité légendaire avec des sujets vénéneux, et donc passionnants (amour sm, famille éclatée, carnage, voyeurisme, fin du monde et on en passe et des pas mûres).

A la veille de la première guerre mondiale, un petit village allemand plonge dans la terreur et l'incompréhension : le médecin du village tombe dans un piège, une paysanne cède à un accident mortel et le bambin du baron est retrouvé torturé dans une grange. Et les événements étranges ne s'arrêtent pas là...

 

Depuis Lynch, on est rôdé sur les villages à l'ambiance à couper au couteau où tout le monde ou presque semble cacher quelque chose de pas catholique derrière ses fenêtres. Tout ça revu à la sauce Haneke, c'est à dire dans une atmosphère et une imagerie qui évoque ici les spectres de Bergman et de Dreyer. Attendez vous donc à que rien ne soit montrer frontalement, le tout passant par des hors-champs particulièrement lourds, des fausses pistes contraignantes, et des non-dits pesants. Quant au mystère, il ne sera que partiellement révélé (on est pas à Hollywood n'est t-il pas)

les enfants du village ne ferait que reproduire les frustrations et la violence interne du hameau, agissant de manière cruelle dans la plus totale des hypocrisies

. Du moins c'est ce que j'ai compris, après je suis peut-être à côté de la plaque

Il y a comme ça des moments assez saisissants (tous ceux dans le bureau du pasteur en particulier), et d'autres où on se retrouve un peu sur la touche (l'instituteur et sa maîtresse). Techniquement parlant, Haneke arrive quand même au sommet de son art, et le noir et blanc resplendit tout en conservant un côté opaque assez indéfinissable, très semblable aux personnages et à l'intrigue.

 

C'est plutôt admirable mais vraiment trop long (Haneke avait prévu au départ un feuilleton et ça se voit) : 2h20 pour des mystères mystérieux, le tout sans la moindre émotion ni la moindre musique, c'est plutôt costaud. A vous de voir.

 

P.S : On remarquera l'utilisation à la fois discrète et grossière (c'est con dit comme ça ) des CGI, d'abord pour une chute puis une blessure au visage. Moi je veux bien que ça facilite la tâche, mais déjà que c'est bien moche dans une série b, dans un film d'auteur aussi friqué c'est juste atroce

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  • 1 year later...

C'était pas mal, mais j'ai plus eu l'impression de voir un Bergman qu'un Haneke ! Je ne peux pas dire que j'ai été très captivé par cette série de mystères de type "Who done it"; ce sont plutôt les dialogues incisifs, la méchanceté et la "lourdeur" qui s'en dégage, les silences, les non-dits et bien entendu cette merveilleuse photographie "bergmanienne" qui m'a permis de tenir ces presque 2h30. Cela dit, la révélation finale (mais est-ce la véritable explication ?) prend un sens fort intéressant puisque Haneke a précisé par la suite que

ces enfants en question seront la génération d'allemands qui deviendront des nazis. On voit donc un peu l'environnement social qui aurait pu les mettre dans de telles dispositions de réceptivité au message facho.

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Beaucoup aimé quand je l'ai vu, le risque de l'éducation par une idéologie comme le dit Haneke. Finalement, c'est tout le village qui éduque ces enfants sous le protestantisme. Par contre pas compris pourquoi il y a ces punitions.

 

La génération d'enfants qui deviendra les nazis, exemple pas mal mais j'ai l'impression que ça n'allait pas plus loin que ça avec le fait qu'ils torturent l'handicapé et celui de classe supérieur. Le ruban blanc autour du bras doit peut être faire allusion au brassard nazi aussi.

 

Il m'a beaucoup impressionné techniquement, les gamins sont excellents et le noir et blanc magnifique (petite info à la con > à moins que je n'ai eu une copie exceptionnel, même la pellicule était en noir et blanc et du coup pas de bande son verte. Alors et "C'est comment que je doit le projeter ?" ne pouvant faire la différence entre les deux côtés de la peloche et donc de savoir où se trouvait cette bande son. J'ai donc chargé la bobine au pif, une chance sur deux d'être bien, et quand j'ai lancé devant les spectateurs quelle joie de découvrir la gauche et la droite inversés...)

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Je me suis peut être mal exprimé. Je ne parle pas des deux faces de la pellicule mais des côtés droite et gauche.

 

 

Ce qui est en vert à gauche sur la pellicule c'est la bande son. Si t'inverses ces deux côtés, la droite à la gauche sont inversés à l'écran (pas pratique s'il y a des sous-titres) et en plus on entend rien. Et logique, la bande ne se voit pas à l'écran et pour Le ruban blanc cette bande son n'avait pas de couleur comme le film, et ça ça me laisse toujours curieux.

 

Pour l'émulsion et le support j'ai jamais pu faire la différence à l'oeil, il faudrait gratter la pellicule et voir si l'émulsion part, mais ça se voit à l'écran ensuite. Mais ça j'ai jamais dû y faire attention, on m'a appris à projeter qu'à partir de la bande son.

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C'est bien ce que j'avais compris, mais pour inverser l'image horizontalement seulement, c'est à dire passer la droite à gauche, obligatoirement tu dois retourner ton film, non ? En gros, si tu positionnes ton émulsion du bon côté par rapport à la lampe tu peux pas renverser ton image horizontalement, à moins bien sûr de faire défiler le film à l'envers, mais alors tu auras aussi le haut en bas.

 

Je sais pas comment est le stock actuel, mais jusqu'il y a peu, le coté émulsion était moins brillant que le coté support. Jette un oeil sous une lumière, et à mon avis tu verras la différence assez aisément. Pas besoin de gratter le film.

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J'ai juste fait projectionniste pour une assoc, en apprenant sur le tas sans rien d'officiel et on ne m'avais vraiment pas parlé de l'émulsion alors je ne pourrais savoir si on peut voir facilement quel est le côté de l'émulsion.

 

Pour ce qui est de:

En gros, si tu positionnes ton émulsion du bon côté par rapport à la lampe tu peux pas renverser ton image horizontalement, à moins bien sûr de faire défiler le film à l'envers, mais alors tu auras aussi le haut en bas.

Bon là je ne sais pas trop comment expliquer alors je vais être bref > Oui, on peut inverser l'image horizontalement sans inverser le début et la fin, ni inverser verticalement (je l'ai fait comme je l'ai dit plus haut). L'installation dans la cabine est en sorte que la bobine d'où part la pellicule est assez éloignée du projecteur donc on peut aisément faire un demi-tour horizontal au film, pas comme sur cette photo par exemple. Et pour la méthodologie du montage (ce qui est de relier les différentes parties du film entre elles) on ne prenait absolument pas en compte de comment monter le film par rapport à l'horizontal, et c'est alors qu'on profitait de ce demi-tour possible pour laisser le projectionniste charger le film comme il le fallait avant la séance.

 

(Cette discussion est vraiment très intéressante!)

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