Dead Man's shoes - Shane Meadows - 2004

[Jeremie]

 

Encore inédit en France, mais Canal Puce a eu la très bonne idée de la diffuser en complément de This is England le mois dernier. A découvrir sans hésitation...

 

Richard revient de la guerre dans son petit village natal, amer et déterminé : pendant son absence, son frère attardé a été brutalisé et humilié sans ménagement par un groupe de junkies boeufs. Double jeu : jouant le revenant le jour, il s'arme d'un masque à gaz la nuit, aussi rapide que l'éclair, aussi discret qu'un ninja, sanguinaire et sans pitié.

 

Une nouvelle preuve que le film de vengeance peut donner de beaux fleurons sortis du cadre du cinéma d'exploitation, ce qui nous a prouvé récemment la trilogie de Wook ou le petit chef d'œuvre de Jordan. On sent une vraie patte chez Meadows, défilé impromptu de gueules usées et paumées, de figures sensibles et bouillonnantes. Un sens du filmage heurté, proche des acteurs, et des plages plus contemplatives émaillant les scènes de tensions ultra-violentes.

Jamais racoleur dans sa violence, lent mais douloureux, Dead Man's shoes joue dans la cour des grands. Et le plan final est

 

Ceux qui trouvent This is england déprimant vont se suicider là en tout cas

[FUCK YOU BILL MURRAY]

Yep, vraiment pas dégueux ce petit DEAD MAN'S SHOES, une sorte de mix entre RAMBO FIRST BLOOD et THEY CALL HER ONE EYE version rosbif et loin du produit d'exploitation qu'on aurait pu attendre d'un tel sujet.

 

Pas vu THIS IS ENGLAND, donc c'est mon premier Shane Meadows. J'ai été assez épaté par la mise en bouche, un peu lassé parfois par quelques maladresses d'écriture (cette volonté de rompre à tout prix tout suspens à la base était voulu, j'imagine, c'est un choix couillu mais qui est parfois fait au détriment de la tension du film), mais au final hyper emballé par l'ensemble.

Bizarrement, ça m'a rappelé les derniers films de Stuart Gordon, ses films dramatiques qui semblent presque se chercher une respectabilité, mais qui gardent tout de même un pieds dans le cinéma de genre, quoiqu'ils fassent, tout en s'en cherchant à s'en éloigner constamment. Du coup, la réussite et les faiblesses du film se reposent sur cette ligne de tension.

 

Détail pas négligeable, le soundtrack est excellent, Calexico, Gravenhurst, Cul DE Sac, et pas mal d'autres artistes que je ne connaissais pas. Une bonne petite surprise.

[FUCK YOU BILL MURRAY]

Tiens, ANJAN SARKAR a apparemment bossé sur une BD tirée du film au moment de sa sortie...

 

 

http://anjansarkar.co.uk/

[Benj]

trouvé ça sympa sans plus

[Florent]

Mon premier Meadows m'a calmé, m'a fait rire, m'a déprimé, m'a enchanté, m'a énervé et m'a étonné.

 

Trop d'émotion, trop de flashback granuleux, griffé pour faire genre, les films super 8 pour dire on est une famille qui s'aimait. Il manque une certain cohérence artistique, le film aurait gagné en unité visuelle.

 

Quand j'ai commencé je n'imaginais pas le film comme ça, le côté rural / urbain typiquement british est assez intéressant

comment le mal, en l'occurrence Richard s'infiltre dans les appartements, dans les lieux, une sorte de bête tapis dans l'ombre cela devient très vite flippant (j'adore la scène entre Richard et le chef gominé qui coupe court aux discussions en révélant que c'est bien lui qui l'a maquillé pendant son sommeil, qui a volé la drogue,...)

 

certaines choses sont trop faciles (ex : le frère, on devine très vite le petit twist scénaristique, c'est malin car cela renforce le côté émotionnel mais d'un autre on le reperd assez vite)

 

puis la fin...bof bof

 

je n'ai pas vu le fin alternative dispo sur le dvd en revanche j'ai vu le court métrage northern soul avec l'acteur qui interprète anthony dans Dead man shoes en apprenti catcheur. très drôle

 

je conseilles de voir le doc autour de Meadows sur le dvd car on comprend un peu mieux le style violence / humour noir / social avec son anedocte autour du skin qui tabasse un pote puis après lui demande si il veut qu'il éteigne la tv et sa gazinière.

 

c'est bien mais sans plus