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Castle Freak - Stuart Gordon - 1995


Jeremie

Messages recommandés

L'affiche Pulp

 

L'une des meilleures prod' Full Moon des années 90 et paradoxalement une grande déception...

 

Pour ce qui est du rapport à Full Moon, Castle Freak constitue sans problème le haut du panier de l'usine Band : il faut dire que voir débouler une adaptation de Lovecraft sérieuse jusqu'au bout, et même d'une noirceur désespérée, au pays des bimbos décérébrés et des gloumoutes fluos en mousse de polystyrène, c'est assez inattendu. Mieux encore, Gordon retrouve même son duo fétiche, Barbara Crampton et Jeffrey Combs, incarnant ici un couple en crise depuis l'accident de voiture qui a ruiné leur vie. Avec leur fille aveugle, ils tentent de se reconstruire, en vain, dans un château italien qu'ils viennent d'hériter. Le truc, c'est qu'ils ne sont pas forcément seul dans la grande demeure...

 

Si Gordon semble concerné par son histoire, il le semble moins par sa réalisation limite amateur, d'une laideur rare, et qui ruine presque toutes les tentatives d'instaurer une belle ambiance gothique. D'un côté, il se rapproche en fait plus des bandes cheap des 70's que de l'âge d'or du gothique rital, avec ce que cela comporte de sexe et de sang. Gordon n'y va pas de main morte par ailleurs, c'est achement malsain : Eros et Thanatos mène la danse, comme lorsque le monstre Giorgio découvre les plaisirs défendus auprès d'une prostituée traumatisée qui va passer un sale quart d'heure...

Si le malaise n'est jamais très loin, on rage tout de même de voir une esthétique aussi laborieuse gâchée ce qui aurait pu être un grand film : Gordon n'adapte pas réellement la nouvelle de Lovecraft, mais l'a ramène à sa sauce (comme d'habitude). Le seul passage qui invoque la beauté magistrale et flamboyante de l'écrit se situe lorsque Giorgio découvre réellement qui il est à travers un miroir encrassé. Le look de la créature fait d'ailleurs des merveilles, pathétique morceau de chair hirsute et castré, se trimbalant inlassablement ses chaînes et ses draps souillés de sang qu'il utilise souvent comme masque.

 

 

Et sinon, j'ai toujours trouvé que Creep était une variation urbaine du film (monstre quasi-identique, mode de vie tout aussi "sauvage"...) et Jenifer un équivalent féminin (créature là encore similaire, croisement Eros/Thanatos et un chat roux qui passe aussi à la casserole comme dans le film de Gordon ). M'enfin bon, je dis ça, je dis rien

Modifié par Invité
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Grosse déception la première fois.

Il m'a fallut attendre quelques années pour me décider à le réévaluer... Et c'est quand même du tout bon. Effectivement le haut du panier de chez Full Moon... Et pour le reste, je te rejoins complètement, sur tous les points, sauf qu'à la deuxième vision la photo terne, voire pauvre, ressort presque plus comme un avantage.

 

A noter que les filles de Stuart y jouent les guest...

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Et pour le reste, je te rejoins complètement, sur tous les points, sauf qu'à la deuxième vision la photo terne, voire pauvre, ressort presque plus comme un avantage.

 

Pareil, ça m'a encore plus sauté aux yeux la seconde fois

 

Mais j'ai encore plus apprecié le personnage de Giorgio : le passage ou il est face à face avec l'aveugle dans la cave me fait toujours froid dans le dos

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Grosse déception la première fois.

Il m'a fallut attendre quelques années pour me décider à le réévaluer...

 

pareil...faut dire que je l'avais découvert en vf et la vf est

 

le film manque de thunes,ce n'est pas un grand Stuart Gordon mais il compense ses lacunes par un monstre et quelques scènes assez glauques.

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  • 1 year later...

Je lui ai laissé une seconde chance hier soir. J'étais tombé sur ce Castle Freak en cours de route sur 13ème Rue il ya quelques années de ça m'avais passablement emmerdé...

Là, à la seconde vision, c'est un peu mieux passé mais bon c'est pas terrible quand même hein...

Le potentiel était pourtant bien là : une adaptation bien noire de Lovecraft, un château lugubre, un monstre dégueu, pas mal de débordements gore réjouissants et surtout le duo Combs/Crampton qui fonctionne à merveille en couple déchiré.

Seulement voilà, c'est très laid et cheap comme un tvfilm et on se fait quand même bien chier par moment. Sans déconner Stuart, c'est quoi cette mise en scène plate et peu inspirée ? Et pendant qu'on y est la photo est à gerber. Contrairement à Kéro, je ne trouve pas que ça renforce le côté glauque de l'entrepise, c'est juste fauché et laid. Point. Vraiment dommage...

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  • 2 years later...
  • 1 year later...

Revu sur le nouveau master, qui rend bien justice au film. Bon faut dire qu'entre la vf atroce et l'image floue dégueulasse, Castle Freak n'a jamais été bien servi : je dirais pas qu'il en sort complètement ressuscité (ça n'aura jamais la gueule d'un film de cinéma...) mais on est loin d'un truc aussi moche qu'auparavant. L'esthétique un peu terne et assez brute donne un côté assez intemporel au film, et très proche en vérité du cinéma bis italien (même la prostituée a l'air sortie d'un Joe d'Amato). Et ça aide pas mal à relativiser sur l'excellente ambiance gothique du film, puant la vieille pierre malgré une gestion de l'espace limitée (les perso parlent d'un château avec 150 pièces mais on reste dans une seule aile) : la poursuite finale, avec Giorgio qui cavalcade dans les couloirs à la lumière des éclairs, c'est quand même pas mal du tout...

 

Beaucoup accroché au reste aussi cette fois ; j'avais le souvenir d'une seconde vision assez chiante, mais Gordon installe tout de même un vrai drame en premier lieu, pour ensuite faire surgir un élément horrifique bien scabreux. On est loin de la nouvelle d'origine, mais ça n'empêche pas Giorgio d'être le monstre le plus dérangeant de l'histoire du cinéma. C'est toujours malsain et gonflé au bout du compte, et surtout ça ne donne jamais envie de rire. Vraiment très bon.

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