Bon ben je viens de me prendre une immense mandale dans la tronche ! Mais alors immense !!!!!!!!!!!!! Même un claquage de beignet est une caresse de loutre à coté. Tout a été dit par Jeremy... Je ne fais que plussoiriser. L'idée du gros Steph sur du Rohmer sous md est pertinente même si pour ma part je trouve que ça ressemble plus à du Zulawski sous un mélange de prozac et champis (j'ose à peine imaginer ce que ça donne). Une sorte de maelstrom de sensations et de sentiments qui pourraient partir en vrille alors que tout est contenu de façon presque (presque) sereine, presque extatique et rigolote. Je m'attendais à une boursouflure branchouille comme les français savent si bien le faire et je me retrouve devant une leçon de mise en scène et de direction d'acteurs, ce qui n'était pas gagné. Il n'y a aucun dialogue qui sonne faux, aucun personnage qui sonne faux, alors qu'il y avait de quoi s'attendre au pire. Cantona est juste et simplement royal, franchement bluffant, et le Delon de service n'a plus besoin de se rattacher à aucune lignée pour être un putain d'acteur. Tous les acteurs sont au diapason . C'est marrant parce qu'au final c'est quand même juste une pièce de théâtre filmée, ni plus ni moins. Mais l'intelligence de la mise en scène, la putain de photo, la musique et les étranges rebondissements du scénario font que c'est l'une de plus forte expérience de cinéma que j'ai eu depuis vraiment très longtemps. On s'en fout mais quand même ça fait du bien de le dire. Là ou je trouve poliment que, par exemple, Cattet et Forzani, sont des bons revivalistes (ça ne se dire pas mais je inventer) chez qui on peut pointer du doigt le moindre bout de péloche pour en extraire les influences, je trouve ces "rencontres d'après minuit" vraiment Gonzalezques. Il y a du Rohmer dedans ok, mais aussi du Lynch, du Pasolini, du Les Nuls, du Zulawski donc, du De Palma, du HPG, du Almodovar, du Imamura, du Tsai Ming-liang (oui oui), du.... plein de trucs qu'on assemble pour écouter et voir le résultat tranquille dans sa chambre, mais au final je ne vois qu'une chose, un film de Yann Gonzalez, indivisible, avec qui je veux maintenant élever des générations de loutres. Bon c'est un pavé pas très constructif tellement je suis sous le choc et dans l'incapacité totale de mettre mes idées en place. Je suis en orbite cinéphilique. Ah et puis... Le film a couté moins de 600 000 euros, donc les petites bites qui se plaignent toujours des budgets riquiquis devraient se rendre compte s'il fallait encore le démontrer que l'argent ne fais pas le talent. N'est-ce pas Josh Trank (ah la la tu m'a bien fait marrer !)