Bon ben voilà, pas de surprise, c'est de la bombe bébé. Pour moi c'est pas la claque qu'ont ressenti certains parce que je connais bien le cinéma d'Audiard (je dis pas que je le connais mieux hein mais je suis ses films depuis Regarde les hommes tomber qui lui à l'époque m'a déjà collé une bonne gifle) donc ça me surprend pas de sa part, dans Un prophète y'a tout ce que j'aime dans ses films, c'est bien dialogué, bien écrit, ça évite autant que possible les grosses ficelles, c'est réel sans être misérabiliste, c'est cru sans être voyeur, c'est bien joué de A à Z malgré ici deux ou trois petits moments qui sonnent faux et des accents corses qui m'ont un peu sorti du film. C'est pas le film parfait et je préfère toujours Un héros très discret mais en tout cas ça met son petit monde à l'amende et j'aimerais bien que le cinéma français se réveille et regarde des gens comme lui - il est pas le seul bien sûr - et un peu moins Besson, Ozon, Richet et tous les autres (putain quand je repense à Mesrine maintenant, aïe aïe aïe ), sans parler des yes man qui chient du véhicule à comique télé recyclé comme d'autres envoient des amendes pour excès de vitesse. En tout cas Audiard a bien fait de répéter encore et encore que c'était une fiction, même si les journalistes ont fait semblant de ne pas comprendre. C'est pas un film sociologique, ni un film à thèse encore moins un pamphlet sur les prisons, mais comme d'hab chez lui - encore un truc que j'aime chez lui et qu'on retrouve souvent dans le cinéma ou les séries anglo-saxonnes - c'est cette façon de parler de la société sans en avoir l'air, sans mettre forcément le nez dedans au spectateur. Ca dit plus de chose qu'un Boisset énervé ou un truc pompier à thèse et larmoyant façon Olivier Marchal... Enfin pour moi... Et la fin, putain, cette fin Me faut la musique d'ailleurs, cette version de Mack the knife est mortelle