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Bruiser - George A.Romero - 2000


Jeremie

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Je l'ai découvert sur un coup de tête, ayant toujours été un peu rebuté par la réputation houleuse du film...dont je vais faire parti des défenseurs à présent

 

Yuppie désenchanté, Henry tente tant bien que mal de suivre la ligne directrice d'une vie aux premiers abords prometteuse, et hélas peu palpitante : un boss méprisant, une garce en guise de femme, un caniche affreux, un meilleur ami trop parfait...

Bien que hanté par des pulsions meurtrières et suicidaires, Henry ne bouge pas le petit doigt...sauf le jour où il apprend que sa femme claque la porte. Le matin, le bougre se réveille avec un masque sans trait à la place du visage. D'abord troublé, il décide de laisser libre cours à ses instincts sauvages...

 

En causant identité, aliénation, terreur kafkaïenne et cauchemar social, il est clair que Bruiser aurait pu se tailler la part du lion et se muter en authentique chef d'oeuvre. Romero se laisse aller à des facilités, c'est clair (surtout dans la dernière partie) et Peter Stormare en fait un peu trop en boss qui montre ses couilles, mais de là à crier à la pendaison en place publique...parce que Bruiser est quand même un très bon film malgré tout, se plaisant à chuchoter à l'oreille du quidam oppressé dans chacun de nous. Mais il sera bon de rappeler le contexte de l'époque : près de sept ans d'absence et des fans qui attendaient désespérément un retour en terre des morts : tout logiquement, Romero préférait mettre fin à sa trilogie sur les égarements mentaux et les dédoublements aussi bien physiques que psychiques débutés avec Monkey Shines et The dark half.

 

Le tout est emballé avec efficacité et méchanceté, bien loin devant l'adaptation ciné d'American Psycho (qui a copié l'autre ?), avec qui il partage de nombreux points communs (aussi dans le thème que l'esthétisme), en passant par un dernier acte singeant avec delectation le mythe du Fantôme de l'opéra. Et puis il y a ce vieux briscard de Tom Atkins ...et les Misfits pendant le concert du bal

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Un film injustement passé à la trappe dans l'indiffèrence à sa sortie, et le rejet des "fans".

Et c'est vraiment dommage, car avec le recul c'est sans doute le dernier film vraiment intéressant de Romero, avec une intelligence de propos et une mise en scène à l'épure opérante.

A réévaluer d'urgence!

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  • 1 month later...

Du très bon. Une mise en scène épurée, pour un scénar kafakïen intelligent et très prenant. Romero n'en fait pas des tonnes, on reste bien dans le sujet (j'avais peur au milieu du film que ça part dans un trip "ultra-vengeance" lourdingue! mais non)

La morale de l'histoire est relativement glauque, puisque quand on y pense

l'unique moyen de se retrouver et de littéralement massacrer ceux qui ont fait qu'il se soit perdu!

mais bon, ils n'ont que ce qu'ils méritent, et on a pas une seconde de pitié pour eux!

 

C'est clair qu'il manque une "magie" pour crier au chef d'oeuvre, mais il ne mérite en rien le placard cinématographique ds lequel il est enfermé!

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En même temps, les films de Romero y compris les non zombiesques ont toujours été plébiscité par la presse intello

 

oui et quand ils sont "récupérés" par cette presse intello les critiques de la presse spécialisée se font alors un malin plaisir à les dégommer...voir les Ferrara,certains des derniers Crocro et ce "Bruiser" donc!

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On voit les Misfits en concert, à la fin.

 

Bon à part ça, ça se regarde mais c'est quand même pas génial non plus.

A part ses premiers films de zombies (la trilogie originelle. Pas les fausses pseudo-suites récemment sorties), je trouve qu'il aura toujours manqué à Romero un vrai penseur capable de transmuer ses idées de base de simples intéressants concepts en véritables objets cohérents.

 

A l'image du présent film qui reste une sympatoche petite série B mais dont on sent qu'elle aurait pu (dû ?) aller tellement plus loin...

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