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Urotsukidoji - Toshio Meada (1988)


bloknotise

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Immanquable, œuvre majeure de l’animation japonaise Urostukidoji est un des premiers OAV (original animaiton video) à avoir était exploité en occident au débuts des années 90. Improbable rencontre entre David Cronenberg, Pier Giuseppe Murgia et Go Nagaï ce film marqua bon nombre de trentenaires, un traumatisme total.

A l’heure de la clean culture post 11 septembre, quand Cronenberg à définitivement arrêté de filmer des choses aussi choquantes qu’un scolopendre géant sodomisant un jeune éphèbe, quand Romero fait des happy ending à ses films de Zombie, quand on arrive a restreindre la production mondiale d’un genre cinématographique comme le fantastique à une longue série de huit clos comme en ce moment, il me parait indispensable de rappeler l’excès et la folie furieuse, humaine, imaginative et cruelle que ce téléfilm peut-être.

Maintes fois copié jamais égalé, je me permet de copier coller la fantastique chronique du film du site CINETRANGE.

 

Par contre j’ai un petit problème la série dont est tiré le téléfilm (montage de la série sur 2 heures) est Japonaise mais la commande vient du directeur de publication de Hustler ou Penthouse (je ne m’en rappelle plus) qui a exploité le téléfilm aux US, du coup je ne sais pas ou poster (Asie/amérique ?)

 

En 1987, l’animation japonaise ne s’était jamais portée aussi bien. De nombreuses œuvres magistrales et avant-gardistes avaient imposé l’animation comme l’égale des autres arts de fiction. Porteuse de réflexions philosophiques autant que de drames poignants, de comédie burlesque ou d’histoires d’amour, l’Anime ne demandait que davantage d’audace et d’avant-garde. La richesse des studios de production permettait aux créateurs les plus originaux de concrétiser leurs idées après les triomphes de longs métrages comme le Château de Cagliostro dans les années 70 et Nausicaa en 1984.

 

Un point crucial concernait la maturité croissante des thèmes abordés dans les séries et les films. Avant la décennie quatre-vingt-dix et son déferlement de récits millénaristes et futuristes et autant de chefs-d’œuvre qu’Akira, Ghost in the shell ou Evangelion, les années quatre-vingts manquaient encore d’un grand pavé dans la mare, un électrochoc qui exploserait les barrières de la représentation graphique au cinéma. Urotsukidoji est arrivé avec la maestria d’un conquérant.

 

 

 

L’art de l’emballage

 

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Ce qu’il y a de bien avec Urotsukidoji, c’est qu’en tant que fondatrice du dessin animé japonais réservé aux adultes avertis, cette création se devait de bien assumer son concept casse-gueule. L’intérêt de cette série réside dans la sophistication impressionnante des bases dramatiques et mythologiques ainsi que des moyens techniques réunis pour justifier l’avalanche de violence et de sexe à l’écran. Il n’est pas étonnant de ne pas retrouver une telle qualité de scénario et de réalisation dans les innombrables plagiats d’Urotsukidoji qui ont depuis constitué le patrimoine du Hentai après que cette œuvre eut fait jurisprudence.

 

Donc, l’intrigue se déroule dans un contexte de réalité parallèle où notre monde vit en conjonction avec l’Enfer peuplé de démons (Makai) et le Paradis (ou en tout cas le monde du ciel) habité par les hommes-bêtes (Jyujinkai), en fait des humains d’apparence anodine mais qui sont dotés de pouvoirs magiques. Bien que certains démons vivent parmi nous sous un déguisement humain, les trois mondes évoluent sans interférence. Mais une prophétie annonce l’arrivée du Chojin ou Overfiend (littéralement "ennemi supérieur") qui réunira les mondes pour le meilleur ou pour le pire, ramenant la planète à la situation qu'elle occupait il y a 3000 ans, quand l'humanité se civilisa et qu'il fut décidé qu'elle pourrait s'affranchir des deux autres dimensions. Jyaku Amano, homme-bête venu du ciel avec sa sœur Megumi,, a bien l'intention de découvrir quel humain aura pour tâche d'incarner le démon, afin d'assister à ce qu'il croit devoir être le début d'un monde meilleur. Certains ne l'entendent pas de cette oreille, et mettront tout en œuvre pour prévenir la fin d'un monde qu'ils jugent digne de survivre, notamment Suikakukju, un homme-bête qui poursuit l’Overfiend depuis des siècles et ne recule pas devant quelques morts d’humains pour débarrasser l’univers de l’influence des dieux.

Etonnamment, c’est dans un jeu vidéo norvégien autrement plus grand public, The Longest Journey, que l’on retrouve un concept similaire : le monde des hommes a été autrefois séparé d’un autre lieu où la magie remplace la science.

L’héroïne, une jeune humaine, doit empêcher des individus mal intentionnés de rompre l’équilibre et de réunir les deux dimensions. Dans Urotsukidoji, le héros, Jyaku, veut au contraire défendre l’unification. Cependant, dans les deux cas, le ou la protagoniste choisit de prendre le parti des prophéties. Mais l’horoscope ne dit pas toujours tout : chez Jyaku, un sérieux doute s’installe devant les craintes de ses semblables, selon lesquels la fin du monde est proche.

 

 

 

L’Apocalypse selon Sainte-Nitouche

 

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Les Japonais ont de bonnes raisons d’être obsédés par la fin du monde, la meilleure étant qu’ils l’ont déjà vécue. La fin du millénaire a déclenché dans la fiction animée une vague de psychose et de paraboles anti-nucléaires, notamment sur les dangers de la technologie (Akira), la nécessité de redécouvrir une spiritualité dans la matière industrielle (Ghost in the shell) et la vanité de toute tentative de contrecarrer les prophéties divines (Evangelion). Dans Urotsukidoji, il est frappant de constater que les humains, dans le confort de leur civilisation, ignorent quasiment tout de l’existence des autres mondes et de leurs légendes, alors que les hommes-bêtes et les démons ont parfaitement conscience des drames qui se nouent dans les entre-deux-terres, et sont capables d’en tirer profit. Il est très significatif que l’Overfiend doive se réincarner dans un être humain : puisque les hommes préfèrent ignorer les dieux, les dieux viendront à eux pour leur donner une leçon de modestie, ce qui rejoint les implications de l’Apocalypse chrétienne : les hommes arrogants prennent soudain conscience de leur insignifiance.

 

Les craintes de Suikakukju concernant l’unité du monde semblent fondées quand on considère les différences de mentalité entre les trois peuples, notamment leur rapport au sexe. Les démons ne se posent pas de questions, seul leur instinct les guide : ils voient une femelle, ils la violent, qu’elle soit humaine, animale ou empaillée. Ils n’ont pour considération que leur propre jouissance, et ils ne prêtent aucune attention à la souffrance de leurs partenaires (ou victimes). Les hommes-bêtes pratiquent le sexe par pure distraction, à l’occasion. A aucun moment Jyaku, pourtant entouré de jolies filles, ne manifeste d’appétit particulier. Quand sa sœur croise un démon musclé, elle en profite joyeusement, tellement d’ailleurs que le monstre se désintègre d’épuisement. Par contre, chez les hommes, le sexe est un besoin plus qu’un plaisir. Dotés d’une morale, contrairement aux Makai, ils vivent en constante frustration, surtout les faibles et les moches, bien entendu. Le début de la série prend un malin plaisir à concrétiser les fantasmes des habituelles séries sentimentalo-comiques qui ont toujours fait le beurre de l’animation japonaise. Voyeurisme, coups d’œil sous les jupes, masturbation, et une crise d’impuissance alors qu’on a enfin réussi à mettre l’idole du lycée dans son lit. D’un autre côté, les riches et les sportifs passent leur temps à partouzer comme des malades, tandis que les plus belles célibataires se consolent mutuellement. Mais le scénario n’est pas exempt d’une certaine morale, loin s’en faut, et le sexe gratuit est systématiquement puni alors que c’est l’amour vrai et sincère qui résoudra les conflits à la fin de l’histoire. A nouveau, les producteurs d’Urotsukidoji ont su mettre du beurre dans les épinards. Mais la question se pose : punir le sexe et la violence excuse-t-il d’en déverser continuellement ? Vu le niveau d’imagination réjouissante qui caractérise ces scènes dans la série, on a envie dire que oui, bien sûr.

 

 

 

Day of the tentacle

 

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Dans Urotsukidoji, le sexe et la violence ne servent donc pas de prétexte, ils découlent directement du contexte, contrairement à 90% du Hentai. Mais toutes les trouvailles visuelles de la série ont servi de garde-manger à la plupart de ses descendantes, et il n’est pas étonnant de retrouver le nom de Toshio Maeda, auteur du manga, à la base des œuvres les plus célèbres du domaine, comme La Blue girl ou Demon city Shinjuku. Le talent combiné de Maeda et du directeur artistique Shigemi Ikeda ont engendré un bel assortiment de marques de fabrique, jusqu’à leurs propres astuces d’autocensure.

 

Les démons constituent l’espèce la plus primitive et stupide dans le bestiaire de la série, mais ils sont de loin les plus marquants pour leur grande diversité physique et leur arsenal organique à base d’yeux exorbités et surtout de tentacules visqueuses qui étranglent, ligotent, fouettent et aussi pénètrent. Leur aptitude à se mêler à la population humaine ne réprime pas leur libido et la championne de gym l’apprend à ses dépens quand la directrice de l’école se métamorphose pour la violer. Cette première scène-choc du scénario donne le ton et dévoile les deux parades graphiques contre les foudres de la censure japonaise : les gros plans de pénétration sont voilés d’un filtre coloré, et, plus singulièrement, on note l’absence totale de poils pubiens. Ces aspects ne constituent donc pas une censure imposée mais un choix intrinsèque, et on les retrouve dans toutes les versions vidéo ou cinéma de la série ainsi que dans toutes les œuvres Hentai à ce jour. Ce n’est que ces deux ou trois dernières années qu’un projet de modification de la législation sur la pornographie a été évoqué au Japon afin d’attribuer au dessin animé les mêmes droits qu’aux films érotiques.

 

Le succès d’Urotsukidoji a bien sûr entraîné une exploitation de la franchise. Les OAV (Original Animated Videos ou moyens métrages d’environ quarante-cinq minutes constituant les trois épisodes) sont d’abord sortis en cassettes, puis un remontage d’une heure quarante-cinq (principalement axé sur l’action et le sexe) a été exploité au cinéma. Trois séquelles ont vu le jour entre 1989 et 1993, chacune éditée sous forme d’OAV puis de long métrage. Ces suites racontent des sous-intrigues qui découlent plus ou moins directement de la ligne directrice de la première série (chaque fois, on invente un gros méchant que Jyaku doit détruire pour sauver l’Overfiend). Bon, inutile de dire que l’intérêt et l’enthousiasme s’amenuisent au fil des années.

 

Le grand soin appliqué à la réalisation de la série lui apporte beaucoup. Les références habituelles de l’Anime sont là : milieu scolaire, triangle amoureux, cheveux bleus et pointus, grands yeux qui clignotent en versant des larmes scintillantes (la même texture est utilisée pour figurer les larmes et les sécrétions génitales : un effet anti-censure original). Les personnages se battent en duel en se lançant des éclairs de lumière à coups de zoom et en s’invectivant sur un rythme de rock’n’roll comme dans les séries de notre enfance. D’ailleurs, la musique de Masamichi Amanoa, d’abord conventionnelle, prend de l’ampleur et de la consistance au fil de l’histoire, depuis les guitares et les synthétiseurs de l’intro jusqu’aux instruments à vent du final, malgré un générique de fin un peu ridicule, style "J'ai un clavier MIDI et je me prends pour John Williams". Des personnages recherchés, de l'humour et un scénario aux multiples rebondissements achèvent de rendre Urotsukidoji "chaudement" recommandable.

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A l’heure de la clean culture post 11 septembre, quand Cronenberg à définitivement arrêté de filmer des choses aussi choquantes qu’un scolopendre géant sodomisant un jeune éphèbe, quand Romero fait des happy ending à ses films de Zombie, quand on arrive a restreindre la production mondiale d’un genre cinématographique comme le fantastique à une longue série de huit clos comme en ce moment, il me parait indispensable de rappeler l’excès et la folie furieuse, humaine, imaginative et cruelle que ce téléfilm peut-être.

 

 

 

Il est bien ce Blocknotise !

 

Mega choque pour moi aussi. Je m'attendais a voir un truc de cul (ben ouais, j'avais quand même regardé le dos de la jaquette avant de le louer ! ), mais surement pas un machine nazi avec des dizaines de godes ni des démons passant leur temps à baiser des filles avant de les tuer, que dis jez, de les faire exploser dans des flots de sang !

 

"Goldorak" et "Juliette je t'aime" avait soudain pris un coup de vieux !

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Mega choque pour moi aussi. Je m'attendais a voir un truc de cul (ben ouais, j'avais quand même regardé le dos de la jaquette avant de le louer ! ), mais surement pas un machine nazi avec des dizaines de godes ni des démons passant leur temps à baiser des filles avant de les tuer, que dis jez, de les faire exploser dans des flots de sang !

 

"Goldorak" et "Juliette je t'aime" avait soudain pris un coup de vieux !

 

La machine Nazi c'est dans le 2 "return of the overfiend" qui n'a pas grand chose a voir avec la BD originale, c'est comme tout ce qui a suivi en animé, se sont des scénarios originaux faisant la part belle à la pornographie bète et méchante (en même temps c'est bien aussi). Pour moi loin derrière l'adaptation faite par Maeda lui-même pour le premier.

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Ouh la, tout ça remonte à trop loin pour que je puisse faire la différrence entre les 2 opus. Cependant, je me suivient qu'a l'époque, les 2 m'avaient semblé être assez similaire, en tout cas d'un point de vue strictement qualitatif (ce qui n'est pas le cas des opus suivants ou les graphismes et l'animation se révèlent très décevant).

 

Bon, en même temps, j'avais pas cherché à les analyser sous toute les coutures !

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  • 2 weeks later...

L'hallu totale en le découvrant (avec le début de la japanim en France), j'sais plus combien de versions j'ai du visionner, chacune soit disant comportant des scènes en plus, en moins, version film, version OAV, version censurée, version MangaVideo, version Dorothée etc...

Belle education sexuelle en tout cas, j'me souvient d'un double programme que je me faisais avec Urotsukidoji enchainé avec Les Trois Garces (film X génial) la scène de l'infirmerie, j'ai du la voir un max de fois (en meme temps je tenais pas plus longtemps ) donc le double programme durait pas des lustres.

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  • 2 years later...
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