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L'enfer du devoir - William Friedkin (2000)


Fabrice

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Le Colonel Childs est chargé d'évacuer l'ambassade Américaine au Yemen because y'a des manifestants qui foutent le boxon devant. Avant de partir, histoire de pas avoir fait le voyage pour rien il ordonne à ses marines de tirer dans la foule. Hop 83 morts chez les basanés, dont des femmes et des enfants. Et rehop, cour martiale pour Childs, parce que c'est pas bien de tuer des gens pas armés. Mais bon, on ne s'inquiète pas trop parce que Childs a plein de médailles, la Croix de bois croix de fer, le M-16 en chocolat et la baïonette en or, pis après tout il a juste tiré sur des arabes, c'est pas comme si c'était des vrais gens.

 

Arrive un moment dans une vie de spectateur de ciné où toute la mauvaise foi du monde (du genre de celle qu'est capable de produire un journaliste de Mad Movies moyen) ne suffit pas à défendre un cinéaste talentueux qui a définitivement perdu les pédales.

 

Je viens de terminer le visionnage de Rules Of engagement, et je crois que c'est un de ces moments.

 

 

Bon voilà, ça tient la route pendant une demi-heure, on croit que Willy va la jouer coolos et exposer les différents points de vue.

Et en fait non. Plus l'histoire avance et plus le film devient puant et grotesque, au point qu'on se demande à un moment si on n'a pas affaire à une parodie de film propagandiste. Le Fredo commence à aligner les scènes hallucinifiantes, comme celle du visionnage de la fameuse cassette vidéo où on voit tous les manifestants sortir les pétoires et canarder les gentils marines avec des sourires sadiques. Dont quand même une gamine de 8 ans qu'on voit au début du film toute mignonette, marcher avec ses béquilles parce qu'elle s'est fait dégommer une jambe par une balle américaine. Mais comme dans la cassette on la voit tirer sur les gentils soldats US on se dit finalement que c'est bien fait pour sa gueule. On croit rêver !!!

On suit donc ce procès l'oeil hagard, on y apprend que comme d'habitude c'est ces sales pédés du gouvernement, qui ont jamais bougé leur cul de leur bureau, et qui n'ont sûrement jamais fait leur service militaire ces couilles molles, qui sont responsables de tous les malheurs de l'armée. Alors que vous comprenez, le colonel Childs il a juste fait son devoir, comme l'aurait fait tout gradé qui se respecte, et comme le confirmera à la barre un militaire vietnamien qui au départ devait être témoin à charge mais qui finira par s'incliner devant le sens de l'honneur du colonel.

Je vous passe le final, les ronds de cuir sont punis, le colonel Childs quitte l'armée avec les honneurs, c'est magnifique, j'en aurais chialé !

 

Le pire dans tout ça c'est que le film est plutôt bien foutu, au moins au début, et que les acteurs sont irréprochables. Bordel, Samuel Jackson, Tommy Lee Jones, Guy Pearce, Anne Archer, Ben Kingsley, Philip Baker Hall, Bruce Greenwood, rien que ça ! Même Amidou !

 

Je crois que pour que la pilule passe il faut voir ce truc au 36ème degré, comme un film de propagande d'un autre âge, époque John Wayne avec casque sur la tête et fusil à l'épaule.

 

Et pour parfaire l'ensemble, visionnage en VF obligatoire, pour profiter du doublage de Tommy Lee Jones par le commissaire Moulin en presonne.

 

RO-YAL !!

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Burallo le bobo, qui l'aurait cru !

 

De toute façon c'est un film de gauche, le héros est noir !

 

Ce qu'en j'en disais sur DD :

 

Un film controversé de William Friedkin (tiens tiens, c'est étonnant ! ), mélange de film de guerre (les scènes d'affrontements, dont le prologue au Vietman, sont excellentes) de film de procès et de film politique, qui, en effet, est loin de laisser indifférrent, surtotu vu l'actualité de ces derniers mois (années ?).

 

Peut on impunément faire des cartons sur des civils pour protéger quelques américains, réponse ce soir sur France 2, en deuxième partie de soirée !

 

L'occasion voir (ou de revoir) un film qui, comme beaucoup de ceux de Friedkin, est loin de livrer tout son potentiel à sa première vision.

 

Moi, en tout cas, la première fois que je l'avais vu, j'avais beaucoup aimé !

 

Et dans le genre films avec des militaires burnés, ça pête carrément plus que Basic !

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Il y a beaucoup à dire sur ce film, excellent de William Friedkin. La campagne qui a consisté à lyncher ce film incompris est d'un ridicule inénarrable. Il suffit jsute de regarder le film avec attention, de s'attarder sur les choix de mise en scène du réalisateur pour se rendre compte qu'à aucun moment, William Friedkin ne se laisse aller à une quelconque condescendance envers les Arabes. Dans la séquence du Yemen, les armes sont visibles.

 

Dans la séquence du Yemen, un montage en contre point met en évidence la lutte inégale entre l'armée américaine et les yéménites en colère. Aux cocktails molotof qui égratignent à peine les murs de l'ambassade répond la technologie américaine. Les militaires sont magnifiés par de nombreux et maîtrisés mouvements de caméra. Au contraire, la foule est filmée caméra à l'épaule. Au fur et à mesure que la séquence avance, William Friedkin opte pour l'insert raccordés par des filets pour filmer la foule. Donc la présence d'armes n'est pas exclue. Lorsque les soldats font une démonstration de leur écrasante puissance de feu, les manifestants armées fuient... Les AK 47 sont parfaitement visibles dans le fond du plan. Il n'y a qu'à bien regarder... Le tout est âpre et loin de valoir le sensationnalisme de films aussi douteux tels que Black hawk down...

 

La présence d'armes dans la foule en colère améne-t-elle une telle réponse disproportionnée de la part de Childers ? C'est ce que le film pose comme question. Pour William Friedkin, il est clair que non. A noter que, un an plus tard, les USA envahissait l'Afghanistan avec l'opération Justice sans limite. Et les journaux de nous parler des dommages collatéraux. Le film de William Friedkin parlait déjà des débordements de l'armée amércaine sur le terrain. Et n'est-ce pas une jsutice sans limite qu'à appliqué le Colonel Childers au nom de son drapeau ?

 

En ce qui concerne le racisme, oui, il y en a dans le film. Pour le Colonel Childers tout étranger est un ennemi potentiel. D'où le plan de la petite fille qui brandit une arme. Ce plan est suggestif car du point de vue unique de Childers. Il répond aussi à l'image de la petite fille que voit le ersonnage incarné par Jones. Pour lui, la petite fille est une victime. Le soldat raté car blessé à vie culpabilise face aux atrocités que peut connaître son pays. Pour Childers, la parfaite machine à tuer bien huilé, l'ennemei vient forcément de l'extérieur. Il n'y a pas d'innoncents parmi les étrangers qui en veulent toujours à son pays.

 

William Friedkin joue avec ironie. Le Colonel Childers est certainement un descendant d'esclaves. Après 200 ans d'esclavages puis de ségrégation, il est un Américain, un vrai. L'armée américaine lui a donné cette reconnaissance. En véritable américain, il défend son pays quitte à tuer des personnes innocentes . Ne dit-il pas à un moment : "si je suis coupable pour ça, je suis coupable de tout ce que j'ai fait pour mon pays lors de toute ma carrière." ?

 

Enfin, pour conclure, cette brêve et succincte analyse qui mérite d'être plus approfondie, lors d ela deuxième guerre du Golfe, les bureaucrate ont ordonné des massacres et des tortures. Lorsqu'elles ont été portées sur le devant de la scène, ce sont les éxécutant qui ont été accusés alors que les décideurs retiraient leurs billes du jeu...

 

Rules of engagment dénonce la réalité d'un sytème militaire qui broie l'individu. Car c'est bien du combat de l'individu en lutte perpétuel contre un systéme dont il est question ici. Le cinéma de William Friedkin parle de ça depuis le début. Au même titre que le cinéma de John Carpenter (They live), de Paul verhoeven (Robocop)...

 

Il est temps de réhabiliter Rules of engagment...

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  • 2 years later...
  • 3 years later...

Un Friedkin que je n'avais jamais vu... jusqu'à hier soir. Effectivement c'est puant bien comme il faut, de la propagande d'un autre âge même !

Aprè ça reste un Friedkin mineur, bien fait (la manif au Yemen est quand même vachement intense), avec un super casting mais assez académique et banal dans sa mise en scène finalement. Ok c'est un film de procès mais dans la filmo du bonhomme on trouve du moins démonstratif mais mieux foutu. Cette fin par contre avec cette gamine armée et son sourire sadique et le texte qui relate les faits qui se sont déroulés après le procès genre "based on a true story" alors que c'est une fiction pure et dure !! Plus malhonnête que ça tu meurs !

Franchement je me demande si Willy ne voulait pas simplement nous faire une farce de mauvais goût. J'ai l'impression qu'il s'est carrément auto-parodié ici. Je l'imagine bien se dire "Ouais je vais faire un pur film de facho bien con et racoleur comme ça mes fans adoreront et mes détracteurs détesteront ! Mouahahaha !!"

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  • 3 years later...

Enfin vu sur le tard ds ma retro Friedkin, alors que le DVD belge prenait la poussière sur mes étagères depuis une bonne dizaine d'années ! Et j'ai beaucoup aimé ! Je sais que le film se fait défoncer régulièrement depuis sa sortie, mais moi j'ai trouvé ça très bien. Efficace, carré, bien mené aussi bien sur les parties "guerre" que ds le procès ou les magouilles politiciennes. Oui, il y a bien un passage ou deux un peu "too much" qui ont du choquer les antimilitaristes, mais globalement, un très bon moment et très bonne surprise !

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