Aller au contenu

I Quattro dell'Apocalisse - Lucio Fulci (1975)


Superwonderscope

Messages recommandés

A cent lieues du boursoufflé et vulgaire Keoma se trouve un western quasi-naturaliste : LES 4 DE L'APOCALYPSE.

 

Surpis, je suis. Je n'attendais pas grand chose et bon, vlan dans ma face.

 

De prime abord, la copie me paru moche. Plus de baroque visuel mais une image pale, une lumière naturelle sans embelissement quelconque. Ce qui ma dérangé au départ tient pour une bonne partie au traitement de l'action et à l'atmosphère résolument cruelle du film.

 

4 exclus (un tricheur professionnel, une prostituée enceinte, un fou et un alcoolique) partent d'une ville quasi morte à leur sortie de prison et errent dans une carriole. ils croisent Chaco, un tueur professionnel sadique, qui s'en va modifer leur parcours et leur vie.

 

La principale faiblesse du film demeure un scénario décousu, se contentant de narrer des aventures visiblement tirées de récits divers. Un manque de linéarité qui fait défaut, hélas. Le personnage de Chaco (un Milian halluciné/nant) sert de bac révélateur à chacun, dans la cruauté et la vilence. Il permet ainsi l'accomplissement du destin de chacun. Mais il survient de manière gratuite, et revenant afin de clore le film, là aussi de manière tout à fait intempestive.

 

Fulci compense par la richesse des thèmes, une technique irréprochable et la création d'une atmosphère étrange, touchant au fantastique. cette mythologie du cimétière, si chère à ses yeux, trouve une grâce unique dans les errances du fou qui entend les voix des morts...nu, sous la pluie battante, il va de tombe en tombe et converse avec les morts.

 

La ville fantome où ils atterrissent est à l'image du film même. Décrépie, vide, erratique, menaçante, le creuset du destin même. Fulci y dégage une sorte de lyrisme désespéré. Ce qu'on retrouve dans la ville minière sous la neige, écho au Grand Silence de Corbucci. La référence est inévitable, ici beaucoup moins universelle malgré la volonté délibérée d'y ancrer une naissance d'un enfant dans la douleur comme image d'un nouveau départ.

 

Ce qui revient aussi souvent, c'est cette image de la religion. une religion pervertie dans sa représentation (le pretre solitaire y est peu catholique - au sens figuré, of course), ce qui là aussi est une sorte de prolongation de l'oeuve de Fulci qui n'a pas gaté les représentants de cette religion (par exemple La Longue Nuit de l'Exorcisme). Elle n'a pas de valeur symbole spécifique mais replacée dans un contexte de renaissance bien particulier. Et de voir une ville prendre racine dans la société via la naissance d'un enfant d'une prostituée sur laquelle toute la ville est passée, il y a matière à penser à plusieurs fois la bénédiction proférée par le prêtre.

 

Ce qui d'ailleurs n'empeche pas un sentiment de malaise quant au personnage du fou. il est noir et non content d'être mépris épour cela, il se voit affublé d'un pathos total, somme de folie, d'idiotie et de cannibalisme. Ca fait un peu beaucoup, quand même . Du racisme 70's routinier ou un hasard de distribution? La question demeure ouverte!

 

Ici, fanas de serpillère chevelue et de Franco Nero qui roule des yeux en bueulant comme un ane chatré, torse nu en gilet peau de chamois récupéré dans un déstockage Tati 70's, passez votre chemin

 

La provoc est certes gratuite mais pas si déplacée que cela. les thèmes brassés par Keoma se retrouvent ici de la même manière, mais traitée de manière plus adroite et plus universelle par Fulci.

 

Lucio Fulci signe ici un film fort, qui, en bénéficiant d'un scénario plus solide et moins hasardeux, aurait pu toucher à la grâce d'un réalisateur hors pair. Il était déjà hors norme, ce n'était déjà pas si mal que cela.

 

Vu sur le Z1 dans la Western Box Anchor Bay. 1.85 : 1 , 16/9, mono deux canaux anglais et italien, st anglais dans les scènes inédites non doublées, interview croisée de Fabio testi et Tomas Milian, bande annonce.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Un excellent de Fulci Mi Amore Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, surtout qu'il a quand même pondu quelques films plutôt moyens... Mais là, c'est beau, violent, poétique, étrange, les acteurs sont convaincants, le scénar certes un peu alambiqué (mais quel film de Fulci est linéaire et ne comporte aucune incohérence scénaristique ?) - bref, j'ai adoré !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 weeks later...

Bien loin des westerns de Leone, 23 septembre 2004

Commentaire de : asgarel de Hautes Alpes (05)

Quant au Fulci, un tel niveau de médiocrité ne mérite même pas de perdre du temps à le visionné en accéléré. Acteurs visiblement peu concernés, montage irréaliste, réalisateur sans imagination mais qui tente tout de même quelques plans Fordiens... Bref, c'est vraiement trop mauvais.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 1 year later...

curieux de ne pas apprécier ce film à sa "juste" valeur: certes , il est imparfait, mais se démarque quand même de pas mal d'autres westerns italiens, par son climat, sa lumière, ses accès de violence. Mais c'est ce qui caractérise le cinéma bis, et c'est même pour ça qu'on l'aime.Tant pis si le scénario est un peu léger, l'interprétation pas toujours au diapason: ce film ne ressemble pas aux autres, c'est déjà ça! Et ça a l'air d'en étonner quelques uns...(le nombre de films dégommés sur ce site!!). Fulci n'est pas Leone ou Corbucci...mais peu importe, j'en attends pas la même chose (d'où peut-être mon indugence)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 4 years later...
  • 1 year later...

Je suis vraiment pas trop western mais j'ai globalement apprécié cette peloche. D'ailleurs, je ne connaissais pas cette facette de Fulci avant de le voir. Je m'attendais à un truc bien hard-boiled et gore, et je tombe sur autre chose. Mais l'expérience est intéressante, et je reprendrais les mots d'Eric bis.

 

Franchement bien filmée, avec une très chouette photo qui rappelle par moments Corbucci (surtout la fin dans la neige ) et des accès de violence bienvenue au terme de moments planants. D'ailleurs, ces moments planants, y sont cools. L'utilisation de rock/folk hippie dans les séquences au soleil, la ville abandonnée, le village de la mine. Il y a une sacrée ambiance, et c'est ce que j'attends principalement d'un Fulci. En ça, c'est réussi.

 

J'ai trouvé l'équipe des "quatre" intéressante, bien dosée mais on aurait vraiment préféré apprendre leur passé afin d'avoir quelque chose d'un peu moins creux. C'est dommage car ils ont chacun du potentiel à vivre dans cette odyssée amorale. J'ai apprécié l'idée de la relation amoureuse comme contrepoids à un far west qui part en vrille, où même la religion en est réduite à son plus simple appareil, voire carrément détournée. Cette idée est d'autant plus forte que les mystiques immigrés suisses du début du film inspirent nettement plus de confiance que le pasteur local immoral.

 

Il se dégage quelque chose de malsain et de fiévreux au cours du film, comme une pérégrination qui n'en finit pas, à l'image de ce montage qui part un peu dans tous les sens. Je dirais pas que je l'ai super adoré parce qu'il y a des longueurs, surtout sur la fin, mais il y a un rendu intéressant.

 

Chouette film, mais c'est vraiment pas ce que je préfère d'un réal comme Fulci.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 months later...

Pas mal, mais pas aussi bon qu'on me l'avait vendu pour autant. J'ai apprécié le côté "autre" du film, son ambiance étrange, son récit décousu, ses "quatre" laissés pour compte qui se retrouvent à errer ensemble. Bien aimé aussi des scènes ici ou là, l'accouchement, l'errance du black dans le village, et des idées assez barrées disséminées tout au long du film. Je suis moins fan de certains trucs. Certaines scènes m'ont semblé bien longues, certaines passages un peu gratuits, la BO pas toujours adéquate, un casting inégal... Pour moi on est loin des "grands" westerns italiens de l'époque, mais le film arrive qd même à sortir du tout venant de la production de l'époque, grâce à une approche du genre vraiment atypique et unique. Une curiosité, à voir assurément, pour se faire son idée !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...