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L'enfant miroir - Philip Ridley - 1990


Jeremie

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J'adooooooooore ce film !!

 

Encore un cas de film maudit, peut-être pas du point de vue de ses problèmes de productions (enfin ça en fait, je n'en sais strictement rien) mais peut être de sa distribution discrète contribuant davantage à rendre l'œuvre insaisissable, inclassable...

 

Dans un coin perdu où l'on ne voit que des champs de blés à perte de vue, le petit Seth passe le temps avec ses copains à faire éclater des crapauds et à faire les 400 coups. A la maison, c'est loin d'être le panard : une mère psychotique et un père pompiste trainant un passé houleux, un frère revenu de la guerre (VIGGO MORTENSEN déjà bien furibard et top classe). Au milieu des carcasses rouillés et des meubles puant l'essence, le petit s'invente un monde macabre le faisant rapidement perdre pied : ancré dans ses certitudes, il accuse sa veuve de voisine d'être un vampire...

 

 

En résultat une œuvre forte et ambiguë, grouillant de personnages tous aussi fatigués les uns que les autres, crevant à petit feu dans un cadre hors du temps, doré et amer, évoquant tour à tour les peintures de Magritte ou de Wyeth; telle que celle-ci :

 

 

Ambiance faussement doucereuse quand même, on flotte entre Jeux Interdits et La nuit du chasseur, avec un petit détour par Twin Peaks : un ballet de névroses, de colères et de dépressions, avec en toile de fond des meurtres d'enfants et des discussions avec un foetus en décomposition. Ridley multiple les mystères, caresse la terreur, comme avec cette voiture noire aux conducteurs lugubres emportant les personnes

qui ont le malheur de monter dedans ; et sublime à chaque instant ses images, verse dans un lyrisme déchirant : le discours du personnage de Lindsay Duncan (exceptionnelle, et qu'on reverra dans la série Rome) et la mort du copain de Seth m'arrachent des frissons à chaque fois et cette fin

La musique de Nick Bicat (inconnu au bataillon donc) est divine...et jamais commercialisée Bordel, vivement une réedition !

 

Quant à Ridley, il récidivera avec le tout aussi onirique Darkly Noon, plus sophistiqué visuellement et plus furieux, mais un cran en dessous tout de même. Sa trilogie est à ce jour inachevée

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Exacto, Mister Meltingmano. c'est sous ce titre que je l'avais vu en salles à sa sortie. Jamais revu car, malheureusement, contrairement à vous deux, j'en ai gardé le souvenir d'un film laborieux, voulant à tout prix faire "bizarre" (influence lynchienne mal digérée ?). Et ça c'est chiant les oeuvres qui semblent clamer "ououh, regardez-moi comme je suis étrange !". J'avais vraiment ressenti l'ensemble comme très fabriqué...

 

Bon, maintenant, vous êtes tellement convaincant que je lui donnerai une autre chance !

 

ROCAMBOLE

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Attention, tout ce qui pour toi est un défaut est la raison pour laquelle j'adhère à Philip Ridley

Ce coté "zavez vu comme mon film est bizarre", cette façon que Ridley a à se regarder faire un film "étrange".

Ca colle de très près je trouve au bizarre nombrillisme de ses personnages. D'ailleurs... "The Reflecting Skin", "Enfant Miroir", dès le début on sait qu'on entre dans une dimension de reflet, de renvoie narcissique. Et je ne parle même pas du scénario qu'il a écrit pour l'excellent "Les frères Krays" (No Morrissey inside), l'histoire vraie des deux salopards anglais.... Frères "jumeaux".

 

Quant au coté "fabriqué" il est asumé est poussé au paroxysme dans "Darkly Noon" et sa forêt en carton pâte.

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  • 4 months later...
  • 1 year later...

A l'heure actuelle, le score de Bicat n'est toujours pas édité (une hérésie mystérieuse) et il y a quelques dvd à travers le monde...et même un blu-ray (en Allemagne il semble)

 

 

Une édition qui confirme quand même que le film de Ridley a surtout eu droit à des éditions relativement douteuses, et dont la qualité est à vérifier.

Espérons que la sortie de Heartless réveille certains éditeurs...

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Y a plus vraiment de doutes à avoir malheureusement concernant ce produit... si on regarde les commentaires clients sur Amazon, c'est pas joli joli... il y en a même un qui s'est demandé en l'insérant s'il n'avait pas mis une VHS. Il n'est pas cher, mais quand même...

C'est beau le progrès.

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  • 3 months later...

Quelques captures du blu-ray allemand trouvés sur Internet, et c'est pas génial en effet (surtout si on agrandit l'image bien sûr, parce que bon là...) :

 

 

 

Sinon une info un peu édifiante sur la b.o jamais éditée (source IMDB) :

Alas, no. According to Philip Ridley, no soundtrack companies (and they tried everywhere) were interested in releasing the scores to either Reflecting Skin or Darkly Noon.

 

Tout va bien

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  • 1 year later...
  • 3 years later...

Toujours dans le genre "tout arrive" après Cabal, voilà la sortie du film de Ridley en France et en Angleterre pour Novembre. Un excellente nouvelle...mais avec une grosse réserve : si le film sort en blu-ray (steelbook en plus) chez les Anglais (avec plein de bonus dont les courts de Ridley), le film ne sortira qu'en dvd chez nous. Le bon point, c'est que l'édition française aura aussi les courts et surtout une jaquette vraiment magnifique.

 

Et comme j'aime beaucoup la vf, je pense que je vais prendre les deux

 

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  • 1 month later...

Je me souvenais pas que le film était aussi lent (mais pas chiant, nuance), mais par contre la redécouverte (merci le PIFF) sur grand écran a été la musique de Bicat est toujours aussi traumatisante (en espérant qu'elle soit éditée vu les sorties vidéo du film).

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  • 5 months later...

De Ridley, je n'avais vu que Heartless qui m'avait poliment ennuyé.

Je rattrape ainsi mon retard avec ce film-culte à l'encontre duquel les fans débordent de superlatifs et, ma foi, c'est moins "pire" que ce à quoi je pouvais m'attendre.

 

Disons que c'est beau (oh que oui), qu'il y a une petite ambiance qui fait - parfois - son effet et que Ridley va jusqu'au bout de son délire en faisant le film qu'il veut vraiment faire.

Après, comme dit plus haut, ce n'est pas non plus très fin (tout est excessivement surligné dix fois plutôt qu'une), on voit assez rapidement où le réal veut en venir et comme le rythme n'est pas ultra-trépidant, on en vient à admirer les contours de l'oeuvre (décors, photo, intentions) plus que l'oeuvre elle-même...

 

À voir une fois mais je doute un jour y revenir...

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  • 11 months later...

Je n'ai pas trouvé le film aussi magnifique visuellement, les plans en intérieur sont quelconques. Par contre c’est bien vide avec des personnages peu attachant, une intrigue peu palpitante et une ambiance loin d'être hypnotique. J'ai tenu 30 minutes malgré la belle copie HD. ça fait déjà 10 minutes de plus de que les moissons du ciel

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