SPOILERS ! Je ne sais pas encore si j'ai aimé ou pas. Enfin si, j'ai aimé mais quelque chose m'a frustré. Ce que j'ai (en partie) compris en furetant sur le web : à savoir que les audiences de la s2 avaient, paraît-il, été si catastrophiques que HBO a coupé les vivres à Lindelof. Lui imposant la présente saison comme fin (qui plus est en huit épisodes au lieu des dix habituels) alors que Damon aurait bien vu le show continuer durant, au moins, deux ou trois années supplémentaires. Alors, peut-être l'ensemble se serait-il terminé de l'exacte même façon. Mais je ne peux m'empêcher de ressentir cette impression bizarre entre la s2 et la s3 : comme si tout était allé trop vite et qu'il manquait un bout (et, de fait) - l'ellipse censée expliquer le bond en avant, au début, n'étant, je trouve, qu'à moitié convaincante. Parce que, du coup, le changement de ton et de direction, entre cette saison-ci et les précédentes, saute d'autant plus à la gueule. Lindelof nous refaisant, ni plus ni moins, le coup de Lost : un argument fantastique WTF qui accouche d'une résolution intimiste à base d'amour, de bisous et de réconciliations. J'avoue que, sur le coup, ça m'a un peu chagriné - attendant, souhaitant, espérant quelque chose d'autre, peut-être plus novateur ou original. Et il est, en même temps, si logique que l'auteur régurgite ses obsessions que ce serait malhonnête de paraître surpris et s'en plaindre. D'autant que, contrairement à sa précédente série-phare, Damon a cette fois évité de (trop) partir dans le décor et bien mieux négocié le virage. Principalement grâce à cette touchante humanité, cet amour pour ces personnages d'exception, cette constante émotion qui nous cueille à chaque fois et annihile toute réserve. L'apocalypse, pour intérieure qu'elle soit, n'en offrant pas moins une formidable déflagration... En résulte quelque chose de différent, surprenant, déceptif et en même temps cohérent, qui menace souvent de sortir de la route (et le fait parfois) avant de miraculeusement se rétablir. C'est troublant, triste, perturbant, rigolo et, au final, tout simplement... beau. Et, tout comme en leur temps Six Feet Under ou The Wire, ça va faire bizarre de se dire qu'on ne pourra plus suivre les déambulations de figures qu'on avait appris à aimer. Preuve que Damon a bien réussi son coup. Chapeau. P.s. : parce que les vrais savent. 1_-3Bh1VFI8