La poitrine en sueur de Romy Schneider. Le leitmotiv permanent de la musique classique dramaturgique. Ce gros désespoir qui envahit chaque séquence. Troisième film (hors téléfilms), et déjà une maîtrise de son propre cinéma assez ahurissante. Le truc dingue c'est que tout un univers et un style particulier apparaît déjà clairement avec ce film, et du coup, cela permet au spectateur de comprendre l'effet à double-tranchant d'une séance zulawskienne: une scène va sembler magistrale, l'autre tout à fait agaçante, et ca ne cesse pas, durant deux heures, ca épuise comme ca transcende le temps d'un instant. L'effet Possession quoi. Beau, poétique, prétentieux, subtil, balourd, fin, dramatique, dépressif, glauque, toujours hystérique...faut avouer qu'il n'y a pas deux visions du cinéma comme ça ! Plus que le duo principal, qu'une mise en scène toujours très libre, qu'un sens aiguë de la manipulation du spectateur (un coup: un rire...l'autre coup: de la tristesse...etc), ce qui impressionne le plus dans ce film c'est l'interprétation surprenante de Dutronc. Calme, un peu dingue, inquiétant, passionné, bizarre...le personnage zulawskien quoi. L'oeuvre ne laisse pas de répit à son public, Zulawski se lâche, quitte à épuiser son spectateur à force de scènes... Un film qu'il faut le voir.